La motoneige a toujours sa place dans la région, mais devra s’adapter

Publié le 13 février 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | mdumont@infodunord.ca

Incontournable élément des paysages hivernaux de la région, la motoneige continue d’évoluer et de garder le cap contre vents et marées.

(Adobe Stock)

Selon une étude réalisée en 2019 pour la Fédération des motoneigistes du Québec, l’âge moyen d’un motoneigiste est de 50,2 ans, les 45 à 64 ans constituent plus de la moitié du groupe. D’autres données indiquent aussi que beaucoup de motoneigistes de la relève sont davantage portés sur le hors-route et que l’entretien des sentiers constitue un défi. Il faut ajouter le développement immobilier qui vient compromettre l’intégrité des parcours déjà établis.

Selon le responsable des communications du Club Motoneige Pionniers Des Laurentides et copropriétaire du centre de plein air Tyroparc Philippe Cornette, l’industrie de la motoneige doit changer sa mentalité si elle veut survivre. « Le modèle de la Fédération québécoise de motoneige ne fonctionne plus. Il y a des problèmes de tous bords tous côtés ».

Mais pour le président du club de motoneige, Diable et Rouge, Pierre Poirier, la réalité n’est pas si sombre. « Le nombre de nos membres se maintient depuis des années. La relève est là, nous voyons beaucoup de familles lors de nos patrouilles sur les sentiers », remarque-t-il.

Hors route

Aux dires de Philippe Cornette, un des enjeux pour l’avenir est d’assurer à cette génération de motoneigistes axée sur le hors-piste de pouvoir pratiquer leur sport dans un cadre sécuritaire, tout en assurant la pérennisation des sentiers existants. « Le problème est que les adeptes de hors-route, n’ont pas d’endroit pour pratiquer leur sport […] Présentement, il y a très peu d’ententes écrites qui permettent aux clubs de motoneige de pérenniser leurs droits de passages. »

Encore une fois, au club de motoneige Diable et Rouge, la situation semble un peu différente. « Il existe déjà des endroits pour ceux qui font du hors route. Et pour ceux qui vont en dehors des sentiers, nous faisons des patrouilles pour les ramener dans le droit chemin. […] La pérennisation des sentiers est toujours un enjeu. Comme nous l’avons vécu en 2003 à Mont-Blanc, ça peut faire mal à l’industrie des villages quand un sentier est coupé aussi longtemps. Ça a pris 17 ans avant de trouver une solution », rappelle M.Poirier qui précise que c’est grâce à une entente avec le ministère des Transports (MTQ) que les sentiers du sud de Mont-Blanc peuvent de nouveau connecter avec Mont-Laurier.

Motoneige électrique

En prenant une tangente plus écologique qui se traduirait notamment par le développement d’un réseau où les motoneiges électriques, moins bruyantes et moins polluantes, l’industrie pourrait-elle prendre un virage plus adapté aux considérations actuelles? Selon Philippe Cornette dont l’entreprise propose des excursions à motoneige aux touristes, « la technologie est là. On la teste depuis trois ans avec Taïga, un constructeur québécois. C’est vraiment génial. Mais il faudrait développer le réseau de bornes électriques avant d’envisager que la motoneige électrique puisse remplacer progressivement les motoneiges à essence. On n’en est pas encore là », estime-t-il.

Pour Pierre Poirier, l’arrivée de la motoneige électrique est aussi une bonne nouvelle. « Depuis l’arrivée des motoneiges à 4 temps, le bruit est beaucoup moins un enjeu. Mais pour réduire l’empreinte écologique, c’est certain que la motoneige électrique représente l’avenir », conclut-il.

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