Crise du verglas de 1998
« C’est comme si c’était l’apocalypse »
En janvier 1998, les Laurentides, tout comme l’ensemble du Québec, sont touchées par une violente tempête de verglas. Colette Légaré, de Mont-Tremblant, a fait partie des sinistrés. Elle nous livre son témoignage.
« Une nuit, vers 4 h du matin un énorme bruit me réveille. Qu’est-ce que c’est? L’eau coule du plafond dans la cuisine, vite il faut placer des récipients pour minimiser les dégâts. Je recherche d’où vient cette eau. Une partie du toit de la maison a été arrachée et jetée dans ma haie de cèdres à quelque 100 pieds de là. Heureusement que la haie était là, car sinon c’étaient les voisins qui étaient touchés. Une mini tornade a frappé. Elle a aussi emporté la devanture de Reno Forget juste à côté de chez moi.
À Saint-Jovite, des arbres sont tombés sur les lignes électriques. Plus d’une semaine sans électricité par un froid intense. Il fallait être ingénieux et débrouillards : un poêle à fondue, un poêle de camping avec une petite bonbonne de gaz, toutes les solutions étaient bonnes à prendre. Pour que les tuyaux ne gèlent pas, nous avons allumé le poêle à combustion lente. Le dessus étant plat nous pouvions faire cuire les spaghettis, la sauce ainsi que faire bouillir l’eau pour un café ou une tisane. Les épiceries sont fermées. Heureusement, nous avons des restes de nourritures du jour de l’an. Nous avons tout mis dans une glacière et c’est comme ça que l’on a pu manger plusieurs jours.
Solidarité
Je retiendrais la solidarité qui était très forte en ces temps-là. On s’est tous entraidés les uns et les autres. Certains étaient malades, on essayait de les traiter. Une amie me rencontre et me dit qu’elle était fatiguée de manger froid. Je l’invite à venir prendre un café et un repas chaud.
« La communauté s’est serré les coudes.»
-Colette Légaré
Il fait sombre, on ne peut pas sortir très loin, les routes sont impraticables. Les écoles sont fermées. On se demande combien de temps ça va durer. On n’avait pas de téléphone, pas de télévision donc pour écouter les nouvelles on utilisait un petit transistor qui ne fonctionnait pas très bien. Certains ont fait des crises d’angoisse en pensant que c’était la fin du monde. C’est comme si c’était l’apocalypse.
Même si maintenant nous sommes un peu plus équipés et mieux préparés, j’espère que cela ne se reproduira plus jamais. »
-En collaboration avec Colette Légaré, de La Société du Patrimoine (SOPABIC)
> Il y a 25 ans, le Québec était paralysé sous la glace
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