Santé publique
Fin du SIDA dans les Laurentides : objectif 2030
Depuis le 1er décembre, Journée mondiale de la lutte contre le SIDA, un rapport intitulé 2030 : fin du sida dans les Laurentides est maintenant consultable en ligne grâce au Dispensaire, un centre de santé qui sert la communauté laurentienne.
C’est un rapport de recommandations de lutte contre le VIH et le SIDA pour atteindre les cibles mondiales à l’échelle régionale, en l’occurrence les Laurentides pour lesquelles il est impossible d’évaluer combien de personnes séropositives y résident.
Anciennement appelé le Centre Sida Amitié, le Dispensaire est un centre de santé à l’approche holistique basée sur les besoins premiers de la personne. C’est aussi une approche axée sur l’autodétermination qui encourage l’interactivité entre professionnels de la santé et patients pour établir les buts et les objectifs des soins.
Les bienfaits de l’approche holistique apportés aux patients reçoivent l’approbation du spécialiste en microbiologie infectieuse au Dispensaire, le Docteur Jean Robert. Son expérience en témoigne.
Cette approche est également reconnue par Gilead, un laboratoire de biotechnologie qui collabore avec des cliniques au Canada en première ligne de l’épidémie de VIH et avec d’autres leaders du VIH dans le monde entier.
Ces bienfaits apportent du réconfort à la vie des patients trop souvent confrontés à la stigmatisation qui isole et fragilise, à plus forte raison quand on est itinérant, sans papiers ou vulnérable d’une autre manière. « Il y a des maladies nobles et d’autres moins nobles et ignobles », se désole le Docteur Jean Robert.
Ensemble
Le Dispensaire a été choisi par Gilead pour sa campagne intitulée Ensemble. Gilead travaille avec le Dr Robert pour aider à traiter les causes profondes de l’épidémie de VIH et faire en sorte que tout patient atteint du VIH puisse bénéficier des dernières innovations scientifiques et avoir accès aux médicaments.
À la clinique de Saint-Jérôme où travaille le Docteur Jean Robert, 270 personnes atteintes du VIH ont été comptabilisées depuis 1995. Environ une dizaine par année donc, hormis en 2003 avec 23 nouveaux patients.
« La tendance est à la diminution lente mais il y a encore des gens qui s’infectent. On a eu un petit bond depuis la pandémie. Ça relève de deux facteurs : la consommation de drogues et la progression des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) avec l’augmentation de la prostitution, des clubs échangistes », explique-t-il.
Concernant les drogues, Jean Robert évoque des habitudes qui ont changé depuis le début de la COVID : « Des gens se sont tassés pour consommer et ont partagé du matériel. »
Le traitement préventif
Du côté du traitement préventif contre le VIH, il y a la prévention pré-exposition (PrEP), en absorption orale pour éviter de se contaminer. « Des gens à risque bénéficient de cette médication pour prévenir l’apparition du virus du SIDA. C’est comme un para-vaccin », ajoute le docteur Robert.
D’ailleurs, ce petit bond, le Dr Robert l’attribue aussi à l’excès d’interprétation ou/et de confiance envers ces médicaments.
Le message final que ce professionnel aguerri souhaite faire passer tient dans la promotion de « l’absence d’infection par le dépistage ».
Les cibles mondiales à atteindre
Décidé en 2016 sous la houlette de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’objectif commun est d’atteindre les cibles 90-90-90 en matière de VIH. Quelles sont-elles ?
• Que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité ;
• Que 90 % des personnes conscientes de leur séropositivité au VIH soient sous traitement antirétroviral ;
• Que 90 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable soutenue.
Où en est le Canada ?
Le Canada a atteint la première étape : 90 % des Canadiens vivant avec le VIH sont diagnostiqués. Et la troisième étape : 95 % des personnes recevant un traitement antirétroviral avaient une charge virale supprimée. Le problème se situe à la deuxième étape : 13 % des Canadiens vivant avec le VIH ne sont pas sous traitement. Cela représente environ 16 390 Canadiens.
Les confinements de la COVID-19 et la crise de la variole du singe ont aggravé la situation en réduisant l’accès aux tests de dépistage du VIH et aux soins.
Quelques statistiques canadiennes sur le VIH :
- 1 personne sur 5 vivant avec le VIH se voit refuser des services de santé en raison de la stigmatisation et de la discrimination.
- En 2020, on estime à 1 520 le nombre de nouvelles infections au VIH au Canada.
- 9 090 Canadiens vivent avec le VIH et ne le savent pas.
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