Le grand ménage du printemps
À la ferme, vers les années 1940, on a toujours quelque chose à s’occuper, à préparer, à réparer, à nettoyer!
Fin février, la préparation à la cueillette de l’eau d’érable démarre en sortant chaudières et chalumeaux du grenier. Ces instruments sont lavés à l’eau bouillante et au savon du pays puis rincés et mis à sécher dans le hangar ou la cuisine d’été. Prêts à être utilisés dès le début de mars, le maître des lieux surveille la montée de l’eau sucrée. Mère et filles en profitent pour nettoyer le grenier à fond afin de pouvoir ranger à nouveau tout ce matériel quand la saison des sucres sera terminée.
Si les changements assez réguliers de literie et le ménage routinier sont la norme pendant l’hiver, les jours ensoleillés et plus chauds de la fin mars ou du début d’avril donnent le signal pour amorcer le grand ménage du printemps. D’abord, grande aération de la maison au moment où la famille s’active à retirer les doubles fenêtres. Avant de les remiser jusqu’à l’automne, leurs cadrages sont frottés à l’eau chaude et leurs vitres astiquées avec du vinaigre blanc dilué dans l’eau froide.
Literie
Vient ensuite le tour de la literie. Les épaisses couvertures de laine et les confortables sont déposés dans un grand sac, souvent confectionné dans des poches de fleur, après un bon lavage et un séchage au grand air sur les perches de cèdre. Pour garder les couvertures laineuses intactes jusqu’à la prochaine saison froide, les boules à mites sont d’un grand secours. Les enveloppes de matelas, les draps et les taies d’oreiller profitent eux aussi d’un bon séchage au vent. Avant de refaire les lits, on badigeonne avec un plumeau de l’huile à lampe sur le sommier pour enlever les « petites bibittes » ou prévenir les punaises de lit et on bat les matelas. Pour les maisonnées qui utilisent encore des paillasses, c’est le moment de les renouveler. Les étuis de coti vidés de la paille qui leur sert de bourrure sont lavés et séchés au grand vent comme le reste de la literie. Une fois bien séchés, ils sont remplis de nouvelle paille bien tassée pour assurer le confort. La veille paille est recyclée en composte.
Plafonds, murs et planchers de chaque pièce passent aussi au savonnage à l’aide d’une guenille ou d’un balai entouré d’un linge mouillé. Le caustique nettoie et désinfecte les planchers.
La cuisine représente une grosse partie du ménage du printemps. S’affairer à vider complètement les armoires, à les laver en profondeur de même que la vaisselle et les chaudrons et à tout replacer, demandent une logistique sérieuse. Les familles qui disposent d’argenterie en profitent pour la faire étinceler en la polissant à l’aide d’un chamois imprégné de Brazo et d’un bon rinçage à l’eau claire. La table et les chaises bénéficient aussi d’un grand lavage.
Le poêle à bois nécessite un soin particulier. En premier, la vidange du tuyau oblige de le défaire section par section en ayant pris la précaution d’étaler des « gazettes » pour protéger ce qu’il y a en dessous. Les morceaux sont apportés à l’extérieur où ils sont secoués pour enlever la suie accumulée. Une partie de cette suie est gardée pour éventuellement soulager des maux de ventre liés à l’appendicite, mélangée à du lait chaud, elle est alors absorbée par le malade. Tout le poêle est ensuite bien lavé incluant le fourneau, le réchaud et naturellement les ronds. Ceux-ci font l’objet d’une étape supplémentaire, ils sont frottés à la graisse d’ours pour éviter la rouille, cette opération sera répétée à l’automne.
La cuisine d’été fait l’objet d’un dépoussiérage en règle pour être fin prête à servir dès les premières journées chaudes. En effet, il y fait plus frais pour cuisiner pendant les canicules estivales, on vérifie donc l’état du petit poêle et des éléments utiles pour affronter la belle saison.
Une fois l’intérieur bien propre, il est d’usage de nettoyer et d’inspecter les galeries et de les repeindre si nécessaire. Peu de temps pour souffler quand toutes ces corvées sont accomplies et c’est déjà le temps des semailles.
Société du patrimoine SOPABIC
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