Hôtel Mont-Tremblant
120 ans d’histoire et toujours debout
La pénurie de main-d’œuvre et la pandémie n’auront pas été de tout repos pour les entrepreneurs de la région. Marie-Josée Labbé, propriétaire de l’Hôtel Mont-Tremblant qui souffle son 120ème anniversaire cette année, fait aussi partie du lot.
« Mon plus grand souhait serait de stabiliser mon équipe. Je me bats avec les grosses chaines qui sont à la montagne [de Mont-Tremblant] pour avoir du personnel », dit-elle.
Au cours de l’été, Mme Labbé est également devenue une membre du personnel de ménage pour pallier au manque d’effectif. « J’ai nettoyé des chambres tous les jours de l’été pour leur donner un coup de main. Si je suis la première à frotter, ça leur donne un bon exemple aussi. Je suis derrière mon équipe et elle me le rend bien, tout comme ma clientèle », affirme Mme Labbé.
Elle ajoute que son plus grand défi ne sera pas d’attirer de la clientèle, mais d’obtenir assez de main-d’œuvre afin de poursuivre efficacement ses opérations.
Répercussions
L’entrepreneure, qui compte plusieurs années d’expérience en hôtellerie et dans l’événementiel (elle a déjà travaillé comme vice-présidente du Grand Prix de la Formule 1 à Montréal) a diminué de beaucoup le nombre de services offerts dans son restaurant. Dorénavant, il n’y a plus de déjeuners et le restaurant est fermé deux jours par semaine, un scénario inimaginable.
Celle-ci exhorte les différents gouvernements à simplifier les processus d’immigration et aimerait, comme bon nombre de citoyens tremblantois, que les loyers soient un peu plus abordables. « J’espère qu’il va avoir certains efforts au niveau de l’immigration. Il y a tellement de discussions, de brainstorm. Je laisse l’appareil politique décider, mais j’espère trouver des solutions », affirme-t-elle.
Selon elle, il y a de la main-d’œuvre disponible à venir travailler en région, mais il n’y a pas assez de logements, enchaine-t-elle.
Préparer l’après-pandémie
Le secteur de l’hôtellerie a été l’un des plus touchés par la pandémie. L’entreprise de Mme Labbé n’échappe pas à cette réalité. « C’est de clientèle locale qui m’a permis de passer à travers […]Il faut en prendre soin », raconte-t-elle.
Depuis quelques semaines, l’entrepreneure souhaite aussi se démarquer en augmentant la qualité de nourriture servie. L’ajout de sa nouvelle cheffe Cassandra est un pas dans la bonne direction, indique celle qui souhaite doter son établissement de l’étiquette «pub gastronomique ».
Pour le moment, il n’est pas prévu d’agrandir l’hôtel, qui compte à ce jour 19 chambres. « C’est de respecter l’histoire qui vient avec la bâtisse. J’ai une bâtisse qui date de 120 ans alors ça amène son lot de défis technologiques et d’entretien », explique Mme Labbé.
Miser sur le service à la clientèle est d’ailleurs vital et l’aide à se distancer des plus grands hôtels. « Je n’ai pas d’ascenseur, de piscine, pas de bain-tourbillon ni de cuisinettes. Tout ce que je ne peux pas offrir en raison de la bâtisse », évoque-t-elle.
Malgré l’inflation et le coût de l’essence, Marie-Josée Labbé ne croit pas que cela va décourager les gens de venir dans la région cet été. Quant aux entre-saisons, elle se dit chanceuse, car elle la ressent moins. « J’ai une clientèle locale qui vient tous les jours. Je ne sais pas ce qui serait arrivé, mais je suis content qu’il soit toujours [au rendez-vous] », conclut Marie-Josée Labbé.
Cinq dates à retenir
Depuis sa création en 1902, l’hôtel situé à proximité du lac Mercier a su attirer une foule locale, régionale et internationale. Selon le site internet www.petitehistoiredulacmercier.ca créé par Thérèse Borduas, voici cinq dates que vous devez savoir :
- 1902: Création de l’hôtel par Joseph Dufour. Pour loger les visiteurs n’habitant pas dans les Laurentides, le propriétaire a construit cet hôtel à un endroit qui servait préalablement de logis pour les employés du Canadian Pacifique, entreprise responsable de la construction du chemin de fer.
- 1918: L’hôtel est ravagé par les flammes, mais est reconstruit sous les mêmes fondations cinq ans plus tard.
- 1937: Le ski débute dans la région et la famille Ryan lui trouve une nouvelle vocation : celle d’héberger les skieurs.
- 1941: Les propriétaires de l’époque, Victorine Hamel et François D’Assise vendent leurs propriétés à Ovila Robitaille, un marchand de charbon de Montréal. Le nom de l’établissement change tel qu’on le connait aujourd’hui.
- 1999: Après plusieurs changements de propriétaire, c’est au tour de Philippe Laudat d’acquérir le commerce. Selon le site internet petitehistoiredulacmercier.ca, ce serait lui qui fait revivre l’hôtel et le restaurant en innovant à plusieurs égards.
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