Vers un avenir féministe
Trop de demandes pour l’offre dans les Laurentides
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, la coordonnatrice générale du Réseau des femmes des Laurentides (RFL) expose les raisons derrière l’essoufflement de ses membres, mais aussi la résilience dont elles font preuve.
« Il y a eu de nombreuses conséquences à la pandémie, notamment la hausse des féminicides. De ça, oui, on en a entendu parler », note Myriam Gagné, coordonnatrice générale du Réseau des femmes des Laurentides (RFL). Selon les résultats d’une enquête effectuée auprès de ses membres, la pandémie a aussi exacerbé l’essoufflement des travailleuses œuvrant au sein des groupes communautaires et en milieu de la santé. Survivantes, essoufflées, combattantes, flagada, préoccupées, seules, ont-elles répondu pour décrire leur état d’esprit.
« La pandémie a créé dans l’ensemble de la population un malaise et un épuisement, celui d’être isolé, de ne pas pouvoir être en milieu de travail, de fréquenter ses collègues, de voir sa famille et ses amis, illustre Mme Gagné. Dans ces moments-là, c’est sûr qu’il y a plus de détresse psychologique. » Cette situation a augmenté le volume des demandes de prestations auprès de ses membres. On parle entre autres de maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, de Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), mais aussi de groupes syndicaux avec des comités de condition féminine.
Trop de demandes
« Les groupes de femmes sont – je vais dire un gros mot, mais malheureusement c’est la réalité – un déversoir de notre réseau de la santé et des services sociaux. Et je ne dis pas ça parce que les travailleurs par exemple au CLSC ne font pas leur part, mais dans notre système, il y a trop de demandes pour l’offre présente dans les Laurentides », exprime-t-elle.
Récemment, un cri du cœur a été lancé vers le gouvernement du Québec par les organismes communautaires de la province. Sur le terrain, le sous-financement fait mal, plaide-t-on. « Oui, il y a eu de l’argent en matière de violence conjugale, notamment pour les maisons d’hébergement et les centres de femmes. Mais malgré cela et malgré la Stratégie égalité que le Secrétariat à la condition féminine est en train de retravailler, c’est sûr qu’il y a une revendication de notre regroupement national, qui vise à financer davantage tout ce qui touche les enjeux d’égalité », déclare Mme Gagné.
Résilience
« Nos groupes de femmes sont essoufflés, oui par le manque d’argent, mais également par la hausse des demandes et le manque de personnel. Aujourd’hui, je souhaite mettre en lumière que ces travailleuses de nos groupes-membres sont encore là, qu’elles ont encore la flamme d’aider, et ce autant au niveau communautaire que de la santé […] oui, il y a quelque chose à dénoncer, mais j’aimerais aussi parler de la résilience de nos membres », dit la coordonnatrice générale.
Afin de souligner la Journée internationale des droits des femmes, Myriam Gagné nous parle de cet idéal qui anime les troupes de son réseau : « C’est un avenir qui a réussi à déployer l’égalité entre les femmes, les hommes et tous les genres. Un avenir où les luttes sont terminées, où on n’a plus besoin par exemple d’une politique sur l’équité salariale, laquelle doit être actualisée tous les cinq ans parce qu’on a découvert des failles. Un avenir féministe, c’est un monde égalitaire. »
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