« Taxer » les non-vaccinés
La « contribution santé » à venir ne fait pas l’unanimité
Suite à l’annonce du gouvernement Legault, le 11 janvier dernier, d’une contribution santé à venir pour les personnes non vaccinées contre la COVID-19 en cas d’hospitalisation, beaucoup de réactions ont démontré que cette annonce ne fait pas l’unanimité.
En effet, la cheffe de l’Opposition officielle, la libérale Dominique Anglade, a déclaré sur les réseaux sociaux: « Nous n’avons aucune information ni aucune donnée de François Legault. Nous avons besoin de réponses. Cette mesure soulève des enjeux d’application, mais suscite aussi de sérieuses questions éthiques. Nous avons besoin d’un débat à l’Assemblée. (…) Avec arrogance, il nous fait un beau « show de boucane » sans avis de la santé publique, sans aucun détail, sans avoir répondu aux questions et sans avoir consulté l’Assemblée. Encore une fois, il se base sur les sondages et son instinct politique ».
Du côté de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois s’est aussi exprimé en disant: « Québec solidaire demande la tenue d’une commission parlementaire spéciale sur la « contribution santé » dans les plus brefs délais. Les experts doivent être entendus. Nous avons besoin de réelles solutions pour nous sortir de la crise, pas de manœuvres de diversion politique ».
Toujours sur les réseaux sociaux, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a enfoncé le clou: « le premier ministre affirme vouloir le retour des rencontres hebdomadaires avec les chefs des oppositions, pour « écouter et consulter ». Pourquoi alors faire une annonce aussi importante sans avoir pris le temps de nous informer ou consulter d’aucune manière »?
« Une mesure de division »
La directrice des libertés fondamentales et avocate générale par intérim de l’Association canadienne des libertés civiles, Cara Zwibel, a fait la déclaration suivante: « Le premier ministre Legault prend la décision sans précédent de « taxer » les Québécois en fonction de leurs choix médicaux personnels. Il propose une sanction directe en cas de non-vaccination, obligeant les individus à suivre un traitement médical. Notre Charte reconnaît l’autonomie individuelle sur notre corps et nos décisions médicales. Permettre au gouvernement d’imposer des amendes à ceux qui ne sont pas d’accord avec le traitement médical recommandé par le gouvernement est une proposition profondément troublante. Pour justifier ce type de restriction des droits protégés par la Constitution, le gouvernement doit fournir des preuves claires et convaincantes et démontrer qu’il n’y avait pas d’autres alternatives raisonnables ».
Elle a poursuivi en soulignant que « la proposition du Québec soulève d’importantes préoccupations en matière d’équité. Nous avons des soins de santé universels et publics au Canada. Nous n’infligeons pas d’amende aux personnes qui font de mauvais choix en matière d’alimentation et d’exercice, à celles qui choisissent des activités ou des activités récréatives à haut risque. Certains services essentiels, comme les soins de santé de base pour ceux qui sont malades, transcendent ces choix individuels. Il s’agit d’une mesure de division qui finira par punir et aliéner ceux qui pourraient avoir le plus besoin de soutiens et de services de santé publique ».
Mme Zwibel a conclu en disant: « nous savons que certains de ceux qui ne sont toujours pas vaccinés sont des personnes qui font face à de sérieux obstacles pour accéder aux soins de santé et beaucoup ont un faible niveau de confiance dans le système en raison d’expériences négatives dans le passé. Le gouvernement devrait abandonner cette proposition controversée et vulnérable sur le plan constitutionnel ».
Le départ du Dr Arruda a aussi fait réagir
Voici quelques-unes des réactions suite à l’annonce du départ du Dr Horacio Arruda, à la tête de la Santé publique du Québec depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020.
- « Le départ du Dr Arruda est une occasion pour dépolitiser la gestion de la pandémie. Québec solidaire propose à François Legault d’inclure les partis d’opposition dans le processus de nomination de la personne qui lui succédera et qu’elle soit nommée par les deux tiers de l’Assemblée », a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois.
- « Le départ d’Horacio Arruda ouvre la possibilité de repenser la façon de gérer la pandémie et la séparation nécessaire entre le savoir scientifique et les décisions politiques », a affirmé Paul St-Pierre Plamondon.
- De son côté, Dominique Anglade a mentionné: « le Dr Arruda a longtemps servi les Québécois. Les deux dernières années de pandémie ont été charnières. Elles l’auront forcé à mettre de côté sa vie ainsi que sa famille pour nous tous et pour cela, on l’en remercie. (…) François Legault cherchera fort probablement à lui faire porter l’odieux de la situation actuelle. Or, le départ du Dr Arruda ne réglera rien. Les décisions sont prises par le premier ministre et doivent être fondées sur la science et non les sondages et son intuition ».
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