Histoire inspirante
Quand un quartier décide de s’unir pour patiner
La communauté du lac Équerre, à Lac-Supérieur, s’est mobilisée autour d’un projet hivernal: un sentier glacé de plus de trois kilomètres sur le lac, pour la joie des petits et grands patineurs du voisinage.
Les Starek sont des descendants d’immigrants polonais arrivés au pays au tournant de la Seconde Guerre mondiale. Et au lac Équerre? Cela fait 60 ans qu’ils y ont acquis des terres, raconte un membre de la famille, Lysiane Proulx Starek. C’est d’ailleurs elle qui a joint L’info du Nord pour parler de ce projet grisant, devenu réalité. Une histoire offerte en contrepoids à « toutes les nouvelles déprimantes des dernières semaines », propose-t-elle.
Semer l’idée
Les Starek ont ébauché ce qui allait aboutir à ce circuit de patin de plus de 3 km sur le lac Équerre. « Au début de la pandémie, on avait une piste d’environ 600 mètres pour relier les petits chalets familiaux. Même si l’idée piquait la curiosité, les gens étaient farouches à venir y patiner », raconte Lysiane Proulx Starek. Les conditions météorologiques ont mis fin à l’entretien du petit sentier. Mais l’idée avait été semée dans le voisinage. Elle a même germé.
Cet hiver, Michel Gagnon a pris les choses en main. L’homme a installé une pelle à l’avant de son véhicule de type côte à côte. Puis il a déblayé un circuit tout autour du lac. Il n’en fallait pas plus pour fédérer la communauté autour de ce projet.
« C’est beau avoir des idées, mais ça prend des bras pour les réaliser! » – Lysiane Proulx Starek, citoyenne du lac Équerre, Lac-Supérieur
À vos pelles, à vos souffleuses, prêts, partez! Si aujourd’hui les résidents du lac Équerre peuvent patiner sur un sentier de plusieurs kilomètres, ils peuvent aussi « visiter » les aménagements de leurs voisins. Certains ont créé des labyrinthes, des voies de contournements – pour éviter de se croiser –, des patinoires. Lysiane Proulx Starek parle de chaises, de bâtons de hockey, de pelles et autre matériel qu’on accepte de prêter.
Briser l’isolement
Le 31 décembre, sur le lac Équerre, une sorte de fête en plein air s’est créée d’elle-même, peut-être un peu grâce au vin et au chocolat chaud. Mais peu importe, car petits et grands patineurs, même éloignés les uns des autres, ont pu sentir qu’ils appartenaient à un tout. « Plusieurs résidents n’ont pas pu voir leurs familles élargies pendant les Fêtes à cause des cas de COVID, mais la patinoire a aidé à briser l’isolement en favorisant les échanges entre voisins », croit Mme Proulx Starek.
Si certains se le demandent, oui, la solidité de la glace a été vérifiée. « On a deux résidents qui se sont assurés que la glace avait l’épaisseur minimale requise, et ils l’ont fait à plusieurs endroits », précise-t-elle.
« Personne ne sait combien de temps le sentier sera utilisable, mais l’expérience nous porte à croire que ce n’est pas une bordée de neige qui va venir à bout de la motivation des résidents du lac », conclut la porte-parole informelle de ce projet rassembleur.
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