Élections municipales 2021
5 questions aux aspirants maires de Mont-Tremblant
Les campagnes électorales sont l’occasion de débattre de l’avenir d’une municipalité, et pour contribuer au débat, L’info du Nord a posé cinq questions aux candidats à la mairie de Mont-Tremblant, Luc Brisebois (LB) et Michel Savard (MS). Voici leurs réponses.

1-Le développement immobilier dans la municipalité amène des entrées de taxes, mais il faut souvent également donner des services aux nouveaux résidents. À long terme, comment ferez-vous pour équilibrer les finances publiques et éviter l’endettement de la municipalité?
LB: Déjà, nous avons un fonds de réserve aqueduc/égouts, que nous bonifions chaque année. Nous travaillons également avec le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) sur un plan de cinq ans, pour nous prévaloir de subventions en infrastructure, principalement pour notre usine de traitement des eaux usées par l’installation d’égout sanitaire et pluvial sur tout notre territoire. Ces travaux sont déjà commencés sur certaines rues, ce qui permet d’augmenter la capacité de rendement de notre usine. Concernant le réseau routier, quand le besoin sera là, nous pourrons demander au ministère des Transports du Québec (MTQ) de remettre en œuvre le projet d’axe central qui rejoindrait le chemin Duplessis. En plus de notre fonds de réserve, nous surveillons toutes les subventions afin que l’amélioration et le maintien de nos infrastructures n’aient pas d’impact financier majeur, ni pour notre Ville ni pour les comptes de taxes de nos citoyens.
MS: Présentement la dette de Mont-Tremblant se situe autour de 48 M$ avec des frais oscillants autour de 5 M$/année. Récemment, entre 35 et 40 M$ ont été investis sur des infrastructures sportives et la place publique. Dans le plan triennal, 700 000$ sont prévus pour le système d’aqueduc et près de 8 M$ pour l’infrastructure d’égouts. Le développement immobilier actuel est effectivement très inquiétant. Il est impératif à très court terme de faire une évaluation complète de l’état et de la capacité de ces infrastructures et définir les besoins à long terme. Ceci nous permettra de focaliser nos priorités financières à la bonne place et d’éviter des décisions trop souvent réactives. Notre mettrons en place un processus de planification financière étalé sur 10 ans afin de prévoir des investissements majeurs pour nos infrastructures, aqueduc et eaux usées, considérant qu’à court et moyen termes, nos installations atteindront rapidement leur pleine capacité.
2-L’accès aux plans d’eau est un enjeu dans la région pour plusieurs résidants qui ne demeurent pas au bord de lacs et de rivières. Que ferez-vous pour rendre ceux-ci plus accessibles à l’ensemble des citoyens?
LB: Nous sommes d’avis que l’accès aux cours d’eau appartient à tous et qu’il est primordial de protéger cette richesse naturelle pour les générations futures. C’est pourquoi nous nous assurons de bien identifier la capacité d’accueil de nos lacs et de nos rivières pour les maintenir en santé. Nous avons, par le passé, comme nous le ferons dans le futur, acheté des terrains pour assurer des accès privilégiés aux lacs pour les citoyens et citoyennes. Une réserve foncière a été développée sur le projet du Beach and Tennis, entre autres pour cette raison. De plus, nous analysons la mise en place d’un accès privilégié pour les citoyens et d’une tarification pour les visiteurs, afin de nous assurer que nos citoyens ont justement un accès à ces cours d’eau en tout temps, malgré l’achalandage touristique.
MS: Notre intention est de poursuivre le processus déjà entamé relié à l’acquisition de la plage du lac Tremblant, un de nos sites historiques. Nous avons tellement perdu de notre patrimoine bâti et naturel au cours des dernières huit années! L’accès au lac Tremblant sera prioritairement pour nos citoyens et nous le ferons en considération que cette ressource représente notre approvisionnement en eau potable. L‘aménagement de la plage du lac Mercier sera mis sur « pause » pour mettre en place un réel processus de consultation citoyenne et de façon à conjuguer la quiétude des résidents du secteur tout en créant un accès privilégié pour nos citoyens. Nous identifierons un site possible pour que nos citoyens puissent aussi bénéficier des activités que peut offrir la rivière Rouge. La Stratégie québécoise de l’eau sera révisée en 2023 par le ministère de l’Environnement et nous suivrons ce dossier de très près.
3-Y a-t-il des sites naturels précis, outre ceux déjà protégés par la municipalité, que vous comptez préserver du développement résidentiel et commercial?
LB: Nous avons mis en place un contrôle intérimaire visant essentiellement à nous donner le temps de bien consulter la population. Ensuite, avec l’aide d’une firme extérieure, nous pourrons développer un plan directeur spécifique à notre municipalité afin d’identifier en amont les endroits à protéger, où l’on veut préserver nos espaces verts, nos flancs de montagne, etc., et les endroits prompts au développement immobilier, où l’on doit créer de la densité et de la mixité pour du logement abordable. Victime du succès de notre région, le développement a été accéléré. Il est temps de le ralentir, de bien définir notre vision pour l’ensemble du territoire, de choisir des projets qui sont en accord avec cette vision de développement contrôlé. Ces projets devront assurer la qualité de vie et de services aux citoyens, tout en préservant notre magnifique terrain de jeu qui attirent de millions de visiteurs par année.
À ne pas manquer : le dossier complet Élections municipales
MS: La balle a carrément été échappée avec le golf La Belle. Le registre foncier du Québec indique qu’il a été acheté pour 5,5 M$ avec 20% comptant et le solde payable sur 10 ans sans intérêt. Quelle incroyable opportunité manquée pour notre communauté! Mont-Tremblant peut s’enorgueillir de ses multiples sites tant par leur histoire, leur emplacement géographique, leur apport à la vitalité communautaire ou leur valeur récréative ou essentielle, comme l’eau. Mon équipe sera une vigilante protectrice de sites ayant en tête leur valeur présente et future et agira selon une vision claire, transparente et participative pour la communauté. Des sites à considérer pour nos générations futures sont par exemple le territoire du circuit, le mont Plaisant, le bassin du ruisseau Clair, tout l’environnement du chemin Duplessis et les territoires vacants autour des lacs Fortier et Aqueduc. Finalement, il faudrait considérer la mise en valeur et protection des chutes Marier.
4-Que ferez-vous pour conserver et même améliorer le dynamisme de la rue de St-Jovite?
LB: Nous avons déjà mis en place plusieurs éléments pour animer et améliorer le dynamisme de la rue de Saint-Jovite. On parle notamment de la place publique, des spectacles, des expositions, des terrasses extérieures et des animateurs de rue. Nous continuerons de travailler étroitement avec la communauté d’affaires pour investir dans des programmes innovants afin de nous démarquer. Je crois que nous l’avons tous vu et ressenti, la rue de Saint-Jovite est plus achalandée que jamais. Les efforts en place démontrent des résultats très positifs. Nous continuerons dans cette direction tout en misant sur des programmes d’attraction de la main-d’œuvre, pour aider nos commerçants à relever les défis actuels qui sont préoccupants et prioritaires pour eux.
MS: Notre intention est de ralentir l’étalement urbain dans nos espaces naturels. Nous considérons la réurbanisation des secteurs du village et centre-ville de Saint-Jovite comme élément essentiel de notre vision à long terme. Nous supporterons la création d’une SDC. Nous élaborerons une stratégie de revitalisation du centre-ville et du secteur Village. Nous développerons un programme ciblé de subvention à la rénovation de façade des édifices commerciaux sur certaines artères. Nous bonifierons le programme d’achat et d’approvisionnement local tout en nous dotant d’une politique visant la primauté de produits artisanaux et locaux au détriment des grandes bannières de marché de masse. De plus, nous sommes convaincus que la diversification économique pourra finalement se faire par la mise en place d’un hub d’entrepreneuriat d’innovation au centre-ville. Finalement et encore plus important, nous donnerons beaucoup plus de place à notre culture, histoire et fibre québécoise.
5-Quelles avenues entendez-vous prioriser pour désamorcer la crise du logement qui s’est emparée de la municipalité?
LB: En ce moment, nous étudions plusieurs scénarios afin de trouver les meilleures manières de faire du logement abordable notre priorité. Parmi ces scénarios, nous réfléchissons à la mise sur pied d’une contribution obligatoire des promoteurs ayant d’importants développements sur le territoire ainsi qu’à un partenariat avec les villes avoisinantes et avec la MRC des Laurentides. Actuellement, nous explorons les meilleures pistes de solutions pour accélérer le développement de ce type de logement et, par le fait même, améliorer l’offre de main-d’œuvre.
MS: Notre intention est de créer une entité municipale pour encourager, panifier et même financer la construction de logements abordables pour travailleurs. Une entité semblable à ce qui existe déjà à Whistler, soit le Whistler Housing Authority. L’intention est de créer un modèle de partenariat novateur de type PPP (partenariat public privé) avec les développeurs locaux. Nous limiterons l’octroi de permis de type Airbnb de location à court terme dans les deux secteurs urbains village et centre-ville de façon à limiter le changement de vocation d’appartements locatifs à prix abordables. Nous évaluerons la faisabilité de créer dans ces deux mêmes secteurs des coopératives d’hébergement pour travailleurs et jeunes familles. Finalement, nous évaluerons le support financier accessible via les instances publiques provinciales et fédérales afin que les propriétaires d’entreprises qui voudraient contribuer et investir dans des solutions spécifiques à leurs besoins.
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Élections
Quatre candidats présents… et un absent
Jeudi dernier à la Place Lagny à Sainte-Agathe, dans le cadre des élections du 28 avril prochain, se tenait un …
Gilbert Therrien convoite le siège de maire de Rivière-Rouge
Le conseiller municipal de Rivière-Rouge Gilbert Therrien annonce qu’il souhaite le siège de maire à l’élection municipale du 2 novembre …
La Macaza songe à un Conseil de quatre élus
Le projet de loi 57, déposé le 10 avril et adopté le 6 juin, se résume à « mieux protéger …