Trou de service pour les victimes de violence conjugale
La maison d’hébergement L’Ombre-Elle située à Sainte-Agathe-des-Monts dénonce un manque de soutien de la part de la Municipalité pour répondre aux besoins de la population.
L’actuelle période préélectorale et les nombreux féminicides qui ont marqué le Québec depuis le début de l’année ont remis les enjeux entourant la violence conjugale au centre des débats publics. L’Ombre-Elle, qui dessert les 30 municipalités des MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides, se bat actuellement pour faire reconnaitre la situation à laquelle elle doit faire face.
La pandémie et la croissance de la population depuis les 10 dernières années ont eu pour effet d’augmenter significativement le nombre de demandes d’hébergement que reçoit l’organisme. « Nous avons une liste d’attente, explique Myriam Tison, directrice générale de L’Ombre-Elle. La maison existe depuis 30 ans, elle ne répond plus aux besoins actuels, elle est vraiment trop petite. Nous avons dû utiliser notre bureau de services externes pour le convertir en chambre et louer un autre local pour fournir un bureau aux employées. »
Difficile de se relocaliser
L’organisme s’est donc tourné vers le Programme d’amélioration des maisons d’hébergement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour obtenir les fonds nécessaires afin de relocaliser la maison. La demande a été acceptée, conditionnellement au dépôt d’une offre d’achat pour un terrain…avant le 6 octobre.
« Malgré le peu de terrains disponibles en ce moment, nous en avions trouvé un qui répondait aux conditions nécessaires, raconte Mme Tison, mais la Ville a refusé sans raison valable, selon nous. La collaboration est difficile, je pense qu’il y a une méconnaissance des enjeux actuels. Quand nous y sommes allées, le service de l’urbanisme ne semblait pas nous connaître. Pourtant, une municipalité a le devoir d’assurer la sécurité de ses citoyens. Et si nous restons ici, c’est parce que Sainte-Agathe offre plus de services de proximité qu’ailleurs, sinon nous irions dans une autre municipalité », poursuit-elle.
« Beaucoup de municipalités au Québec offrent un terrain gratuitement à leur maison d’hébergement. Ici, on nous a fait savoir qu’il n’en était pas question, ni pour ça ni pour un soutien financier. On doit se débrouiller seules, en plus des coupures que la Ville a faites dans ses services offerts aux organismes communautaires », ajoute-t-elle.
Une question de zonage, dit la Ville
Du côté de la Ville, on affirme qu’il y a eu des échanges entre L’Ombre-Elle et le département de l’urbanisme par rapport à la relocalisation de l’organisme, mais que le dossier n’a pas fait l’objet de discussions entre l’administration de la Ville et le conseil municipal.
« La Ville continue d’épauler tous les organismes sur son territoire selon les règles de zonage en vigueur. Dans ce cas, le choix du terrain ciblé par L’Ombre-Elle n’est pas permis selon le plan de zonage puisque le terrain en question en est un considéré comme étant commercial. Et la Ville n’a pas la capacité d’offrir un terrain gratuit à tout le monde. Toutefois, nous accueillons l’implantation sur notre territoire de tels organismes », affirme Laurie Michaud-Chea, conseillère en communication à la Ville de Sainte-Agathe.
Violence postséparation
Depuis plusieurs années, les organisations qui œuvrent autour de la problématique de la violence conjugale sont préoccupées par la réalité des femmes violentées en situation de postséparation. Selon le Réseau des femmes des Laurentides (RFL), la majorité des femmes disent toujours subir de la violence de la part de l’ex-conjoint, même si elles ne vivent plus avec celui-ci. Elles voient la violence conjugale postséparation comme une continuité du rapport de pouvoir exercé par l’ex-conjoint.
« On doit reconnaître le danger et être sensible aux enjeux qui concernent la violence conjugale. On l’associe encore trop à des attaques physiques alors qu’on devrait la comprendre comme étant une prise de contrôle et une menace psychologique. » – Myriam Tison
« Partout dans la province, on veut se doter d’une maison de transition, aussi appelée maison de 2ème étape, pour fournir un endroit sûr aux femmes et à leurs enfants qui ont besoin d’un séjour plus long que ce que peut offrir l’hébergement d’urgence. Se trouver un logement est déjà difficile présentement, ça l’est encore plus quand il y a un enjeu de sécurité. Déménager nous permettrait de convertir l’actuelle maison en unités de logement. Il n’y a aucune maison de transition dans les Laurentides, c’est un trou de service important pour la région », conclut Myriam Tison.
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