Garder vivant l’art de la caricature

Publié le 1 octobre 2021 par Sarah St-Denis

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Sarah St-Denis

Journaliste | sst-denis@inmedias.ca

Du 9 au 31 octobre, le festival 1001 Visages de la caricature reviendra pour une 15ème édition en formule hybride, à Val-David et en ligne.

Le festival 1001 Visages de la caricature est de retour à Val-David pour une 15e édition, en format « hybride », virtuel et présentiel. De nombreuses vedettes du milieu sont attendues pour donner des ateliers et des conférences, alors qu’une exposition aura lieu en parallèle. (Photo gracieuseté – André Chevrier)

Après une année de pause, l’évènement permettra cette fois de rencontrer les caricaturistes et de voir les expositions en salle, de faire réaliser sa caricature en ligne et de suivre des ateliers de formation via la plateforme Zoom.

Au nombre des activités proposées, notons l’historien de l’art Christian Vachon qui présentera, sous forme d’exposition et de conférence, une rétrospective des années que Garnotte a passé au journal Le Devoir en tant que caricaturiste éditorialiste, entre 1996 et 2019. Le célèbre caricaturiste belge Jan Op de Beeck dessinera pour sa part les pionniers de Val-David, lors d’une présentation en ligne qui sera également diffusée sur grand écran à la salle Athanase-David (église). Pierre Skilling du Service de la recherche à la bibliothèque de l’Assemblée nationale présentera quant à lui Aline Cloutier, la première femme caricaturiste du Québec.

Des expositions auront lieu au Lézarts Loco et à la salle Athanase-David, tandis que des ateliers virtuels de dessin seront accessibles au public pour lui enseigner tant les bases de la caricature que des notions techniques plus avancées. Les enfants pourront aussi apprendre à créer un personnage de bande dessinée.

« La marque de commerce du festival a toujours été la fête. L’enjeu cette année était de créer une formule aussi attrayante, mais avec les contraintes de santé publique. Alors nous avons refait notre site Web et l’introduction d’un volet numérique nous a permis d’avoir des artistes internationaux de renom que nous n’aurions pas pu avoir autrement. Ça nous a permis d’ouvrir d’autres sentiers », explique Robert Lafontaine, fondateur du festival.

La place des femmes

Le festival accueillera sa première invitée d’honneur en quinze ans d’existence, la caricaturiste, illustratrice et peintre numérique Evelyne Arcouette. Résidente de Brébeuf, celle qui a débuté en illustrant des livres jeunesse il y a plus de 30 ans était étonnée qu’on lui accorde cet hommage.

« Je ne savais pas si j’étais à la hauteur de ce que l’on me demandait. Mais je me suis dit que c’était le moment de mettre les filles de l’avant. Il n’y en a pas beaucoup en caricature, encore moins qui font de l’éditorial », dit-elle.

Selon M. Lafontaine, ce choix était naturel. « Il manque de présence féminine dans ce domaine et Evelyne a une parfaite maîtrise de son art, elle est de haut calibre. Les gens ne la connaissent peut-être pas beaucoup dans les Laurentides même si elle y réside, mais elle est reconnue hors frontières. »

Une entrevue réalisée en juin dernier avec Mme Arcouette sera diffusée en sa présence la première journée du festival. Ce sera l’occasion de découvrir l’humaine derrière l’artiste, la réalité de la création et celle des femmes dans cet univers. Une vingtaine de ses œuvres seront également exposées.

Liberté d’expression

Pour son fondateur, organiser un évènement comme celui-ci est plus que jamais important. « Nous sommes dans une époque où le métier de caricaturiste est de plus en plus difficile à exercer, à cause des opinions virulentes qui pullulent sur les réseaux sociaux. La caricature est une opinion, c’est devenu délicat aujourd’hui de jongler avec l’intolérance et les caricaturistes en paient le prix. Il suffit de voir ceux qui ont eu des représailles dans les journaux. Mais le dessin d’opinion, ça fait partie de la démocratie. Et même si on ne retrouve pas la caricature dans le circuit de l’art officiel, comme les musées, il faut reconnaitre le génie créatif de nombre de ses artistes », conclut Robert Lafontaine.

Pour obtenir plus d’informations: festival.1001visages.com.