Mont-Tremblant
René Derouin au firmament
L’Espace public de Mont-Tremblant accueillera tout le mois d’octobre le film immersif "Territoires des Amériques", œuvre qui revisite les soixante années de pratique de l’artiste multidisciplinaire René Derouin.
Sous un dôme de 13 mètres de diamètre qui sera installé pour l’occasion, les spectateurs pourront se plonger dans l’univers de l’artiste à la manière d’un récit de voyage qui se déroule du Québec au Mexique, du figuratif au contemplatif. Un parcours singulier raconté en 45 minutes au moyen d’œuvres animées, de création filmée en atelier et de présentation de territoires qui ont forgé l’imaginaire de Derouin tout au long de sa vie.
Sept années de travail ont été nécessaires pour concrétiser ce projet, que son réalisateur et scénariste, Patrick Bossé, définit comme une œuvre collaborative à mi-chemin entre le documentaire et le film d’art. « Ce n’est pas un film que j’ai réalisé sur M. Derouin, mais bien avec lui. Je devais raconter du mieux que je pouvais sa quête personnelle et respecter son œuvre, en la transposant en format immersif. Il fallait en maximiser les points forts pour que les gens qui entrent dans le dôme puissent vivre une immersion comme M. Derouin l’aurait fait lui-même, s’il avait travaillé le médium cinématographique. »
Pour le réalisateur, la dimension souvent grand format, voire monumentale, des œuvres de Derouin s’arrime naturellement avec l’aspect immersif du film. « Le format immersif est tout à fait indiqué pour son œuvre. Le dôme est peut-être même le meilleur, car c’est un espace physique où les gens se rencontrent, à grand déploiement et qui nous englobe. Ce sont des points similaires avec le travail de M. Derouin. D’abord, son Symposium où les gens se rassemblent dans un lieu artistique grandeur nature. Il a aussi toujours travaillé ses œuvres de façon immersive. Elles nous racontent une histoire, chacune d’elle est un film en soi et la répétition des motifs qu’on y trouve rappelle le film d’animation. Cette densité, c’est un repère que nous avons gardé dans la projection », poursuit M. Bossé.
Révéler l’imaginaire
Le protagoniste du film, lui, n’a eu accès qu’au résultat final, au terme des sept années de production. « On me projette dans l’espace, explique René Derouin. C’est très curieux, mais très actuel. Je sens qu’on a respecté le sens de ma démarche. Au début, j’ai remis 5000 documents numérisés et 12 livres portant sur mon travail à Patrick. C’était un risque pour moi de livrer tout ça, c’est la somme d’une démarche de 60 ans, mais j’ai senti un engagement de la part de l’équipe envers mon œuvre, je lui faisais confiance. »
« Les technologies qu’ils ont utilisées sont nouvelles, ça peut être troublant pour un artiste de mon âge qui a fait une œuvre statique, de la voir transposée en mouvement. » – René Derouin
« Je n’aurais pu imaginer qu’on puisse aller aussi loin dans la représentation de l’imaginaire, poursuit l’artiste, c’est comme révéler l’opération de mon processus de création. Ça accentue la réalité d’une chose qu’on ne voit pas. Au final, c’est extraordinaire car ça permet de transmettre à une nouvelle génération toutes ces années de travail, tu ne peux pas faire un plus beau cadeau. C’est une réflexion de Patrick sur mon œuvre, c’est donc une œuvre indépendante en soi. »
Une expérience en 360 degrés
À l’origine du projet, Pascal Pelletier de Productions Figure 55, se dit enthousiaste quant à la durée de vie du film. « On vient de terminer une version en anglais. L’univers des dômes est en pleine croissance. Il y a environ 4000 dômes de planétariums dans le monde en plus de ceux destinés au milieu culturel, le marché potentiel est donc intéressant. On prévoit une tournée de deux ans et ensuite, le film sera peut-être adapté pour la réalité virtuelle dans un format plus court, ce qui permettrait sa diffusion dans des lieux qui n’ont pas la capacité de projection en dôme. Le projet débute et déjà, on voit un grand intérêt », affirme le producteur.
« Au final, c’est un regard sur un homme qui s’est battu pendant 60 ans pour réaliser son œuvre, et comment il a réussi à se créer malgré les embûches qui ont entravé son chemin. C’est un film de lumière, où la vie finit par triompher. C’est apprécié par les temps qui courent! », conclut le réalisateur.
L’œuvre sera présentée à l’Espace public (885, rue de Saint-Jovite) du 2 au 31 octobre 2021, les jeudis et vendredis à 19h, les samedis à 19h et à 21h15, et les dimanches à 15h. C’est gratuit, mais la réservation est obligatoire via la billetterie en ligne au villedemont-tremblant.qc.ca/derouin. Maximum de quatre billets par réservation. Les mesures sanitaires en vigueur seront appliquées et une preuve vaccinale sera requise.
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