Des artistes exposent les racines de leur inspiration

Publié le 15 septembre 2021 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

Afin de maintenir une offre culturelle riche et diversifiée, malgré l’incertitude du moment, le Réseau BIBLIO du Québec présente, avec le soutien du ministère de la Culture et des Communications, le projet "Territoire vivant".

Yvon Boutin, conteur de Montcalm, se livrant à des révélations intimes dans le cadre du projet « Territoire vivant ». (Photo L’info du Nord – Véronique Piché)

Pendant les mois de septembre et octobre, des artistes d’ici et d’ailleurs se dévoilent en direct sur le Web. Le coordonnateur du projet Territoire vivant est Ugo Monticone, écrivain, conférencier et globe-trotteur, connu notamment pour ses œuvres littéraires qui flirtent avec la technique de la réalité augmentée.

« Offrir des activités culturelles, c’est dans le mandat des bibliothèques, explique-t-il, mais dans le contexte actuel, on n’a pas le choix d’utiliser la technologie pour rassembler d’une certaine façon les gens. Dans un sens, on peut dire qu’on est tanné du virtuel, mais ça permet aussi d’aller au-delà des distances. En plus, cela encourage les artistes et fait rayonner le monde culturel. »

Formule

Les artistes sélectionnés pour participer à ce projet sont des auteurs, des conteurs et des cinéastes, dont la démarche artistique est liée au territoire. Ils sont des Laurentides, mais aussi de la Beauce, du Bas-Saint-Laurent ou encore de l’Abitibi-Témiscamingue. Dans un premier temps, en une heure, chacun s’adresse aux spectateurs par écrans interposés, depuis leur chez eux et en direct. Ensuite, en octobre, ils sont de retour – toujours à tour de rôle – dans une formule plus interactive, afin de répondre aux questions du public.

« J’ai demandé à chaque artiste de parler de sa fibre, d’où il vient, de son territoire. »-Ugo Monticone, coordonnateur et animateur, projet Territoire vivant

Le conteur de Montcalm, Yvon Boutin, a été le premier participant à se jeter à l’eau. Ugo Monticone est heureux du résultat: « C’était vraiment sur le ton de l’intimité, on voyait le décor de sa maison en arrière-plan, et on avait l’impression qu’il s’adressait à nous. En plus, on a appris des choses insoupçonnées. »

En guise d’introduction, Yvon Boutin a parlé de l’univers des contes. « La rencontre est au cœur des contes, a-t-il dit. Toute la vie se passe autour des rencontres. On est le fruit d’une rencontre. » Et il regardait son auditoire, dans les yeux. De son amour des mots, il a transporté les gens jusqu’à ses inspirations d’origine, en passant par l’orteil de son père, conservé dans un flacon, par la main artificielle de son grand-père, elle, sculptée dans un bout de bois. Ses racines ont été exposées, son lien avec le territoire, entendu. D’ailleurs, qui savait que l’Amérique ne comptait pas moins de 25 000 Boutin?

Plus interactif

Comme tous les autres artistes qui participent au projet Territoire vivant, le conteur sera de retour à l’écran en octobre, pour répondre aux questions des gens. « Pendant la deuxième capsule, c’est plus interactif, et j’interviens davantage, explique Ugo Monticone, parce que c’est moi qui pose les questions du public qu’on a reçues, et qu’on reçoit en direct, à l’artiste. »

Plusieurs autres artistes de la région participent à ce projet: Julie Dugal (écrivaine), Robert Simard (conteur) et Marie-Geneviève Chabot (cinéaste). Territoire vivant s’insère dans la programmation de la Semaine des bibliothèques publiques qui aura lieu en octobre prochain. Transcender les distances permet, d’une certaine façon, de se rencontrer malgré tout.