« Un changement de culture nécessaire », croient les parents et Piétons Québec

Publié le 10 septembre 2021 par Maxime Coursol

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Maxime Coursol

Rédacteur en chef - L'info du Nord | mcoursol@inmedias.ca

Les parents de Jules Boutin et l’organisme Piétons Québec ont réagi au lendemain de la publication du rapport du coroner suite à la mort de l’adolescent de 13 ans, qui a été happé par un autobus scolaire en 2019.

Sandrine Cabana-Degani de Piétons Québec croit à l’importance d’une enquête publique pour renforcer la sécurité des piétons à travers la province. (Photo Capture d’écran)

Rappelant que leur fils traversait au bon endroit et dans le respect de la règlementation lorsque sa vie a été fauchée, Pierre Boutin et Catherine Ricard ont soutenu que « Jules n’a pas été malchanceux: il a été victime d’une négligence de la société à protéger ses piétons ». Ce constat est, à leurs yeux, sans appel: il faut un changement de culture entourant les piétons au Québec afin de mieux les protéger.

« Ce n’est pas parce qu’on a pas vu quelqu’un qu’on n’a pas la responsabilité de le voir », a déclaré Mme Ricard, faisant allusion à la conductrice d’autobus impliquée dans l’accident ayant coûté la vie à son fils. Elle ne se cache pas qu’elle aurait préféré que celle-ci soit accusée de conduite négligente ayant causé la mort. Elle se désole qu’aux yeux de la société, « le droit de conduire est plus fondamental que la vie d’un piéton. »

« La mort de Jules n’est pas un fait divers! »

-Catherine Ricard

« Le cœur m’a fait deux tours quand j’ai lu dans le rapport du coroner le mot « évitable ». La mort de Jules était évitable », confie pour sa part Pierre Boutin. Devant cette réalité, il ne voit qu’une possibilité: que collectivement, au Québec, des moyens soient pris pour que d’autres morts « évitables » du même type ne se reproduisent pas. « Nos réflexions nous ont amené à réaliser qu’on est tous des piétons, plusieurs fois par jour », souligne-t-il.

Une enquête publique demandée

Rappelons par ailleurs que le rapport du coroner conclut que Jules Boutin a traversé là où il le fallait, qu’il n’était pas au cellulaire et que rien n’indique qu’il avait été négligent lorsqu’il s’est engagé dans la rue. Pour Sandrine Cabana-Degani, de l’organisme Piétons Québec, c’est la preuve qu’il faut regarder davantage du côté de la responsabilité des automobilistes dans de telles tragédies.

« Ce sont des questions fort pertinentes qui sont soulevées par Me Blondin dans son rapport et qui doivent être répondues. C’est pourquoi on demande ce matin une enquête publique thématique sur les décès piétons dans la province », a-t-elle déclaré en conférence de presse sur Zoom.

Piétons Québec a adressé une demande en ce sens au coroner en chef du Québec, qui a le pouvoir d’exiger une telle enquête publique. L’organisme pense adresser la même demande à la ministre de la Sécurité publique si la réponse du coroner en chef est négative. « Nous avons chaque année des piétons, souvent des jeunes, qui sont tués alors qu’ils respectent les règles, en raison de négligence des conducteurs. Est-ce acceptable? », s’interroge Mme Cabana-Degani.

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