Présence en hausse de la tordeuse des bourgeons de l’épinette dans les Laurentides

Publié le 14 juillet 2021 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | vpiche@infodunord.ca

À l’échelle du Québec, l’infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette s’intensifie. Une vague venue du nord est à nos portes.

Deux foyers d’infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette (TBÉ) sont actifs dans les Laurentides. L’entomologiste Pierre Therrien, s’il ne peut en prédire la gravité, considère que l’épidémie de TBÉ provenant de l’Abitibi-Témiscamingue, et maintenant de l’Outaouais, fera une percée significative dans les Laurentides sous peu. (Photo gracieuseté – Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction de la protection des forêts)

Depuis plusieurs années, près de Sainte-Adèle, un secteur forestier infesté de tordeuses des bourgeons de l’épinette est sur le radar des autorités. L’an dernier, l’entomologiste Pierre Therrien du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) avait souligné à L’info du Nord que la stabilité de cette population l’étonnait. Joint cette année, son discours a changé.

Percée dans les Laurentides

La tordeuse des bourgeons de l’épinette a fait une percée dans la région des Laurentides. Les plus récentes données publiées par le ministère y font état de plus de 2500 hectares infestés, alors que l’an dernier, on parlait de 380 hectares.

« Oui, c’est plus grand, mais si on regarde au niveau de la défoliation, c’est quand même 1975 hectares qui sont en défoliation légère, ce qui veut dire moins de 30% de défoliation sur les arbres, donc l’impact est vraiment mineur », souligne l’entomologiste. Cela dit, il reconnaît ne pas avoir en tête le portrait exact de la forêt dans les secteurs touchés. Cette nuance est importante, car plus on a de sapins et d’épinettes, plus le peuplement forestier pourra supporter une grande population de tordeuses.

Un nouveau foyer

Selon les derniers relevés aériens effectués par le ministère, le secteur infesté dans les environs de Sainte-Adèle s’est non seulement étendu, mais l’indice de défoliation s’y est aussi aggravé. De plus, les Laurentides ont vu naître un nouveau foyer tout au nord, à la limite de la Réserve faunique La Vérendrye. La défoliation y est, pour l’instant, légère.

« Ce que je constate, c’est qu’il y a beaucoup de tordeuses en Abitibi-Témiscamingue, et que ça commence à descendre vers le sud, dans l’Outaouais. Cela va continuer à descendre pour atteindre votre région probablement de façon plus intense dans les prochaines années », dit Pierre Therrien.

En attendant cette vague, que peut-on faire? « Pour être honnête, on n’a pas encore regardé cette possibilité d’intervenir pour contrôler la tordeuse dans votre région. Par contre, nous sommes en discussion avec les gens en Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais pour voir comment on va gérer l’épidémie dans ce secteur-là », explique l’entomologiste. Outre l’arrosage d’un insecticide biologique (Btk), Pierre Therrien parle d’interventions sylvicoles concertées, telles les coupes préventives (avant l’arrivée de l’insecte) et de coupes de récupération (lorsque l’infestation est installée).

À l’échelle du Québec, plus de 13 millions d’hectares sont actuellement touchés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, alors que le ministère en comptait quelque 9 millions en 2019.

Qu’est-ce que la tordeuse des bourgeons de l’épinette?

La tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBÉ) est un papillon dont la larve s’alimente du feuillage annuel de l’épinette, mais aussi du sapin. Jusqu’ici rien d’alarmant. La petite chenille, au départ longue comme un grain de riz, attend que les nouvelles pousses tendres de ses arbres préférés se déploient. Vers la fin juin, c’est là que l’histoire se gâte. Les dégâts deviennent apparents alors que les aiguilles de l’année sont complètement mangées, et que le bout des branches se tord.

Source : Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.

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