Économie et innovation
Des « gisements » de plastique qui ne demandent qu’à être exploités
Un projet de valorisation du plastique orphelin, porté par Synergie Économique Laurentides (SEL), est mis en branle cette année. Parce que ce déchet est en fait une matière première.
Nul besoin de creuser pour trouver ces « gisements ». Ils sont partout – écocentres, manufactures, commerces, industries. Et que fournissent-ils ? Toile de piscine, ponceaux, jouets, ceintres, gaines de câblage, tubulure ou encore emballages. Des plastiques en fin de vie qui sont un déchet pour les uns, une matière première pour d’autres.
La collecte municipale n’accepte pas ces items, ce qui leur vaut le nom de plastiques orphelins. « Pour plusieurs raisons, les centres de recyclage ne les acceptent pas, alors ils sont envoyés à l’enfouissement, explique Mélanie Cyr, directrice de projets chez SEL. Pourtant, ils sont recyclables comme la plupart des plastiques. » L’idée est de trouver le moyen de les acheminer vers les bons recycleurs.
« Le terme gisement est très approprié ici, parce que c’est exactement ce qu’on fait sur le territoire: on trouve des gisements de plastiques. »
– Mélanie Cyr, directrice de projets, Synergie Économique Laurentides.
En premier lieu, SEL se donne jusqu’au mois d’octobre pour répertorier sur le territoire des Laurentides ces gisements de plastiques orphelins. « Un petit gisement, il n’est pas intéressant, mais si on le combine à plusieurs autres petits, c’est là qu’on peut attirer l’attention d’un recycleur », dit Mélanie Cyr.
Dans une phase subséquente, l’organisme prévoit développer des débouchés pour ces sources de plastique dits orphelins. Une étape, on le sait par expérience, qui ne sera pas simple.
Trois ans d’expérience déjà
En 2018, un projet-pilote de récupération des toiles d’hivernation à bateaux, des shrink wrap, a démarré dans les Laurentides sous l’impulsion de SEL et grâce au soutien de Recyc-Québec. Plusieurs défis ont dû être relevés. Mélanie Cyr parle du transport et du conditionnement de ces toiles. Elles étaient acheminées à la Régie intermunicipale des déchets de la Rouge (RIDR), afin d’y être conditionnées en ballots compressés. C’est là qu’un recycleur venait les chercher.
« Le but auprès des recycleurs, c’est de prendre un plastique en fin de vie et d’en faire leur matière première », résume-t-elle.
Bien que l’organisme soit à la recherche d’une presse qui serait moins loin que celle de Rivière-Rouge, le projet de valorisation des toiles à bateaux est toujours en vie. En fait, tous et chacun peuvent apprécier l’exploitation de ce « gisement », car si c’est TC Emballages Transcontinental qui achète ces ballots compressés pour les transformer en résine recyclée post-consommation, c’est bien vous qui prenez le Publisac, fait à 100% de cette même résine!
EN EXTRA
Le « gisement » des plastiques agricoles
Chapeauté par Synergie Économique Laurentides (SEL) en collaboration avec la MRC des Laurentides, le programme de collecte des plastiques agricoles se poursuit cette année. Roxanne Mailhot, spécialiste en gestion des matières résiduelles à la MRC, indique que les producteurs agricoles déjà inscrits à ce programme poursuivent leur participation cette année et que d’autres peuvent s’ajouter. Le transport de ce plastique orphelin depuis leur ferme vers la Régie intermunicipale des déchets de la Rouge (RIDR), là où il est compressé en ballots, est offert.
TC Emballages Transcontinental indique que ces toiles agricoles représentent pour eux de multiples défis, notamment à cause de leur diversité et de la contamination. « Les équipes de recherche et de développement se penchent sur cette problématique pour pouvoir aussi les inclure dans la fabrication du Publisac par la suite. »
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