Élargissement de la route 117: quel coût pour l’environnement?
Pour certains citoyens vivant le long de la route 117, les travaux d’élargissement auront aussi des impacts sur l’environnement et ce, avant et après les travaux. Leur porte-parole, Annick Laviolette, a fait suivre une lettre à cet effet. En voici les grandes lignes.
À propos de la route 117, elle avance que des études « prouvent qu’un trajet rapide et grandement fréquenté augmente énormément le niveau de pollution quotidien, les émissions de CO2, le bruit, les déchets, la destruction des habitats naturels », bref, que le projet actuel d’agrandissement de la route « aura un impact catastrophique sur l’environnement et l’écologie de la rivière Rouge ».
Le fait de ne pas retenir l’expertise du BAPE (Bureau d’audience publique sur l’environnement ) dans les travaux en dit long pour elle, puisque cet organisme indépendant du gouvernement informe et consulte les citoyens, enquête et avise le ministère de l’Environnement. Elle déplore donc que la Loi 66 permette aux autorités « de ne pas faire face à ces impacts et ne pas tenir compte de l’environnement. C’est un affront! »
Au quotidien, la pollution des véhicules amènera son lot, mais la Labelloise ajoute que c’est « la construction, l’entretien et les réparations nécessaires qui auront des impacts directs et indirects sur la rivière. »
Impacts sur la rivière Rouge
La crainte que le projet pollue plus encore est avancée par Mme Laviolette. Les répercussions sur la rivière Rouge l’inquiètent. « L’entretien de la route près de la rivière Rouge demande déjà une attention particulière et centuplée pour empêcher la chaussée de devenir glissante l’hiver due à la proximité de la rivière. Le problème restera le même avec quatre voies. La quantité de sel, de sable épandu sera énorme! Le sel, chlorure de calcium, produit une réaction exothermique avec l’eau. Le salage est une source de pollution saline des eaux de surface et des nappes phréatiques. L’eau devenue salée par ce processus est un grand danger pour de nombreuses espèces aquatiques et végétales », affirme-t-elle.
Annick Laviolette attire aussi l’attention sur la faune, déjà bien malmenée sur cette route. Elle souligne qu’il n’est pas question de mettre des clôtures le long du tronçon pour les animaux ou de passages pour ceux-ci, comme on peut en observer par exemple au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
« Rien pour empêcher les collisions ni aucun projet d’équipements générateurs d’énergies renouvelables le long de la route. Cette autoroute ne répond aucunement aux attentes liées au développement durable. Ce projet n’est pas une solution durable, ce projet est une honte. Une honte pour l’avenir vert que le ministère promeut », conclut-elle.
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