St-Faustin-Lac-Carré: des citoyens questionnent leurs élus sur un projet dont les coûts ont doublé
Véronique Piché, journaliste de l'Initiative de journalisme local. Le projet de construction des ateliers municipaux vient d’être dévoilé par les élus de Saint-Faustin-Lac-Carré. Des citoyens, renversés par son ampleur, contestent le processus qui a mené à ce choix.
Ce n’est pas un secret. La municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré se prépare pour la construction de ses futurs ateliers municipaux. Les travaux d’aménagement du terrain sont bien visibles depuis la route 117. En fait, ce projet est sur la table depuis 2019, lorsque les élus ont autorisé un emprunt de 4,7 millions de dollars (M$) pour sa réalisation. Or, deux ans plus tard, la présentation du même projet en a fait sursauter plus d’un.
Le double
Le coût total de construction des ateliers municipaux s’élève maintenant à près de 13 M$. Lorsque l’on soustrait l’aide financière de 3 M$ accordée par Québec, la facture pour les contribuables est de près de 10 M$, soit le double de ce qui avait été estimé en 2019.
Des suites du dévoilement du projet dans sa mouture 2021, un groupe informel de citoyens s’est créé. « On a écouté notre entourage, et on a rassemblé nos questions », explique Carl Périgny. Avec Yves Rosconi, ils ont déposé à la séance du conseil municipal du 1er juin une lettre signée par 107 concitoyens. Des signatures rassemblées en deux jours. Dans cette lettre, on pose des questions.
Par visioconférence enregistrée, le conseiller André Brisson, qui présidait l’assemblée à la place du maire Pierre Poirier, a répondu aux questions du collectif. Rappelons qu’à ce jour, il est toujours interdit de tenir ces séances devant public. Donc, aucune interaction en direct n’a eu lieu avec ce dernier. Ensuite, le conseil a adopté à l’unanimité un règlement d’emprunt pour un montant additionnel de plus de 5 M$. On va de l’avant.
La Municipalité prévoit rembourser les quelque 10 M$ empruntés en 30 ans. Yves Rosconi calcule que le propriétaire d’une résidence d’une valeur de 200 000$ devra payer 140$ supplémentaires en taxes municipales par année pendant cette période. Et il ne tient pas compte des coûts opérationnels qui pourraient être supérieurs à ceux d’aujourd’hui, une estimation que le conseil n’a pas fournie, souligne-t-il.
Transparence
Le collectif citoyen déplore le manque de transparence lié au processus de prise de décision. Le conseil municipal, lui, ne voit pas cela du même œil. « La représentation des citoyens était assurée par les membres du conseil, qui sont des citoyens et qui sont élus pour représenter les citoyens. Donc, il n’était pas nécessaire d’avoir un citoyen dans ce comité », a dit le conseiller André Brisson.
« Cela nous a plus ou moins rassurés, pour être franc, parce que s’il y avait eu une véritable représentation citoyenne, on aurait quand même eu avant une idée des alternatives et des estimés de coûts », répond Carl Périgny.
« Leur réponse nous laisse un goût amer surtout qu’il y a eu un vide entre 2019 et le 19 mai 2021, et là, bang! on se fait mettre devant le projet! »
-Yves Rosconi, citoyen de Saint-Faustin-Lac-Carré.
Messieurs Périgny et Rosconi tiennent à souligner qu’ils ne sont pas contre la construction d’ateliers municipaux, mais ils souhaitent que les bonnes décisions soient prises pour la population.
Le conseil municipal va de l’avant dans ce projet. « Maintenant, il n’y aura pas de consultation publique autre que la signature du registre. Ils nous ont dit: “Là, messieurs, allez chercher 298 signatures.” C’est ce qu’ils nous disent, et c’est ce qu’on va faire. On va tout mettre en œuvre pour que les citoyens se fassent entendre », conclut Carl Périgny.
Processus d’approbation référendaire
Lorsque le citoyen Carl Périgny parle de « signature au registre », il fait référence au processus d’approbation référendaire. Selon le guide La prise de décision en urbanisme du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), ce mécanisme en trois étapes donne aux citoyens concernés un pouvoir décisionnel sur certains projets de règlement d’urbanisme adoptés par un conseil municipal.
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