« Totalement surpris! », s’étonne Marc Sauvageau, l’animateur de l’atelier Slame-moi ça! Pourquoi surpris? Eh bien, ce sont quelque 500 jeunes du primaire de la région qui ont participé à cette activité offerte dans le cadre du programme La culture à l’école, émanant du ministère de l’Éducation. « J’ai vu la qualité de l’offre culturelle, poursuit-il, et mon atelier est arrivé dans le top! J’en reviens pas! »

Pour la phase ultime de cet atelier, pas moins de 20 groupes du 2e et 3e cycle du primaire ont présenté leur poésie à leurs pairs réunis par visioconférence. De Saint-Sauveur à Labelle, en passant par Val-David et Sainte-Agathe-des-Monts, chacun de ces groupes avait choisi son poulain. L’ambiance, même virtuelle, était à la tension. Après tout, il y avait des prix, et des juges.

« Le slam, c’est la liberté de dire ce que tu veux, comme tu le penses et comme tu le parles. C’est pas de l’écrit. En fait, 50% du slam, c’est de la performance. »

-Marc Sauvageau, artiste de la parole et animateur de l’atelier scolaire Slame-moi ça!

Chacun à leur écran, cinq juges bienveillants. D’abord, Nathalie Cauwet, coordonnatrice au Théâtre du Marais et instigatrice de cet atelier, fébrile. Même chose pour Ève Thomas, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Laurentides. « Comme vous le voyez, je suis le vieux juge », dira aux élèves Richard Charron, président de Slam Québec-France. Puis LEM, une artiste de la parole plus d’une fois récompensée en matière de slam, ainsi que Claudine Sauvageau, doctorante en didactique du français.

Dans l’antichambre virtuelle des juges, Marc Sauvageau offre un dernier avertissement avant que la finale ne commence: « Ce sera dur de faire des choix, vous allez voir. On va passer à travers une gamme d’émotions. Vous allez entendre des textes drôles, d’autres durs. »

 

Parlez!

L’ordre de passage avait été tiré au sort. Parce qu’il faut briser la glace, une première participante de cinquième année de l’école Saint-Jean-Baptiste (Val-David) se lance à « 5, 4, 3, 2, 1, parlez! ». Suivent à tour de rôle des jeunes des écoles Mgr Bazinet et Notre-Dame-de-la-Sagesse (Sainte-Agathe), Le Tremplin (Labelle), L’expédition (Ste-Adèle), ainsi que du pavillon de la Vallée (St-Sauveur). Leurs slams parlent de sports, d’environnement, de vie et de mort, de sans-abris, d’identité, de différences… de vaches! Certains dansent au rythme de leur poésie, d’autres interpellent l’auditoire d’un regard.

« Ne vous méprenez pas, ce ne sont pas des cégépiens miniatures », souligne l’organisateur entre deux performances. Marc Sauvageau ne tarit pas d’éloges pour ces jeunes qui ont su embarquer dans l’aventure poétique.

De retour dans l’antichambre, les juges ont grand mal à délibérer. D’abord, ils émettent nombre de « wow », sous le coup de l’émotion, mais aussi de la tâche qui les attend. Ils doivent trancher.

Avant de nommer les gagnants, Nathalie Cauwet souligne l’évidence : « Je le répète, vous avez tous gagné. »

 

Liste des gagnants

PRIX DU JURY: De l’un à l’autre vient la différence (Juliette Grenier-Juteau, Saint-Jean-Baptiste)

PRIX CRÉATIVITÉ: Les vaches (Kaï Ouimet, Saint-Jean-Baptiste )

PRIX AUDACE: L’amour et la haine (Maïka Leroux, Notre-Dame-de-la-Sagesse)

PRIX QUALITÉ LITTÉRAIRE: La si fragile papillonne (Lilly-Rose Larocque, Saint-Jean-Baptiste) et La rivière du monde entier (Nathan-Michael Forest, Notre-Dame-de-la-Sagesse)

PRIX DE LA RELÈVE: Les trèfles à quatre feuilles (Collectif, L’expédition) et La vie dans la nature (Frédéric Prud’homme, Mgr Bazinet)

PRIX COUP DE CŒUR: Un slam LGBTQ (Aurélie Curadeau-Denis, Le Tremplin)

 

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