Mont-Tremblant
Comment se loger sans se ruiner?
À Mont-Tremblant comme ailleurs, le marché immobilier a explosé en raison de la pandémie. Une bonne nouvelle pour certains, une moins bonne pour d’autres. Plusieurs locataires ont du mal à se reloger et joindre les deux bouts.
« Les logements sont de plus en plus chers. Cet automne, on a vécu un phénomène avec une famille de six enfants. Pour cette famille, c’était la panique. Impossible de trouver quelque chose. Cette famille habitait dans un appartement qui a été acheté. De retrouver un logement abordable pour une famille nombreuse, c’est tout un sport! Celle-ci a dû s’éloigner de Saint-Jovite », soutient Catherine Drouin, directrice générale de la Maison de la Famille du Nord à Mont-Tremblant.
Autre cas semblable qui aurait pu être dramatique: une dame de Saint-Jovite et ses deux enfants ont dû se reloger à la suite d’un incendie dans un immeuble à logements en décembre 2020. « On nous a demandé de déménager pour le 18 février jusqu’au 22 mars. Avant de trouver quelque chose, on vivait encore dans notre appartement avec des pièces sans électricité. On s’arrangeait avec des fils d’extension. C’est tellement cher de se reloger. On a finalement eu une bonne référence et on loue actuellement un chalet, en attendant de retourner », raconte-elle.
Mme Drouin constate justement « un certain embourgeoisement » à Saint-Jovite, ce qui force les locataires avec peu de moyens à s’éloigner pour trouver un logement.
« On voit un gros phénomène en ce moment de personnes qui possèdent un duplex par exemple et qui veulent occuper les lieux. Les gens sont donc amenés à partir et peuvent de moins en moins être près des pôles de service. Ils doivent aller vers les villages en périphérie. L’accès aux services devient difficile », ajoute-t-elle.
Se battre contre la location à court terme
Laure-Lou Hayman, courtière immobilier résidentiel à Saint-Faustin-Lac-Carré, Sainte-Agathe et Val-David abonde dans le même sens. « Ça fait beaucoup de gens qui sont délogés. Lorsque ces locataires veulent s’acheter quelque chose, il n’y a plus rien. Les loyers étaient déjà chers alors ces personnes pouvaient envisager alors d’acheter une petite maison, mais là, les petites maisons sont à des prix complètement fous! »
La location à court terme représente également un obstacle pour les locataires résidents. Bien que les municipalités instaurent des règles pour éviter que cette tendance ne prenne toute la place, le problème est bien présent. « Des gens (nouveaux propriétaires) louent maintenant du 4 mois. Il reste moins de logements pour du 12 mois, pour les gens qui ont le budget pour louer à l’année. Les gens de Montréal (par exemple) qui ont acheté voulaient faire de la location court-terme, […] C’est plus payant ainsi et moins risqué puisqu’ils n’ont pas à gérer un bail et ne sont pas obligés d’honorer le maintien dans les lieux. Plusieurs propriétaires optent pour cette option. »
Connaître ses droits
Au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), on insiste sur l’importance de bien s’informer sur ses droits notamment lorsque nous sommes locataires avec un bail. « C’est très important, surtout dans un contexte de rareté, de bien s’informer de ses droits. On a le droit de refuser une hausse de loyer et de rester dans son logement. Il y a aussi toutes sortes de stratagèmes utilisés pour augmenter le prix des loyers […] C’est assez inquiétant pour les locataires des Laurentides parce que, avant même la pandémie, lors du dernier recensement, il y avait un nombre important de ménages locataires qui consacraient plus de la norme de 30% de leurs revenus pour se loger », affirme de son côté Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Celle-ci ajoute qu’avant pandémie, on comptait 10 350 ménages locataires laurentiens qui payaient plus de la moitié de leurs revenus en loyer. « Ce n’est pas normal que dans une société riche comme la nôtre, on soit rendu à accepter que les gens aillent à la banque alimentaire après avoir payé le loyer parce que le loyer est trop cher! Investissons comme société dans des logements sociaux pour que les gens puissent vivre décemment! », conclut-elle.
Voir plus de : Actualités
Un soutien essentiel pour les enfants et les organismes
L’événement, qui propose 24 heures de ski alpin, snowboard, randonnée alpine, marche, ou course et mobilise des participants de tous …
Une chanson pour sensibiliser à la dépendance
« Les paroles sont assez vagues, dans le sens où c'est Bijou Violet qui les a écrites ; elle souffre, …
Vous pouvez identifier ces suspects aperçus à la Zec Maison-de-Pierre?
La Sûreté du Québec demande l’aide de la population afin d’identifier deux individus qui seraient liés à des événements survenus …