Motoneige: le hors-piste donne des maux de tête à certains producteurs agricoles
Sport de plus en plus populaire, la motoneige est aussi source de discorde ces derniers temps, surtout lorsque des motoneigistes font du hors-piste sur des terres agricoles. Dans la région, un incident récent non loin du pont Prud’homme a relancé le débat.
Le 19 février, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), a justement tiré la sonnette d’alarme. Dans une lettre publiée sur son site Web, baptisée « Sauvons nos 33 000 km de sentier », elle rappelle que s’il est possible d’offrir un tel réseau de sentiers au Québec, c’est grâce à la générosité de propriétaires fonciers qui octroient des droits de passage à leurs clubs de motoneigistes locaux et qui ne reçoivent aucune compensation monétaire pour les laisser passer sur leurs terres.
Malheureusement, bon nombre de producteurs agricoles qui offrent des droits de passage doivent tolérer les inconvénients qui vont avec ce partage. En effet, le manque de respect face à l’environnement et aux propriétés privées sur lesquelles on autorise le passage occasionne bris, dommages et pertes de production.
« Chaque sortie de sentiers affecte les revenus des agriculteurs. Ces mêmes agriculteurs qui nous accordent gracieusement des droits de passage sur leurs terres, mais qui également contribuent à nous alimenter localement », soutient la FCMQ.
Qu’en est-il dans la région?
Cette problématique est bien présente dans la région, surtout à Brébeuf et ses alentours. Le lundi 22 février, le Club de motoneige Diable & Rouge a d’ailleurs dû faire un rappel via leur page Facebook. Un motoneigiste avec des silencieux modifiés s’est amusé à rouler dans le champ juste à côté du pont Prud’homme, sur la terre agricole qu’empruntent les motoneiges de la région pour traverser la rivière du Diable. « Avec ton attitude, tu mets en péril le droit de passage…très fragile! », pouvait-on lire sur la page Facebook.
Le président du Club, Roland Leroy, a qualifié la situation de « déplorable ». Selon lui, beaucoup de motoneigistes associent ce sport à une liberté totale et ne respectent pas toujours le cadre qu’on leur impose. « On essaie de mettre plus de signalisation et de faire de la patrouille intensive, mais ce n’est pas facile de prendre les délinquants. Surtout cette année, c’est une année spéciale, les gens se promènent un peu partout! », confie-t-il.
Des pertes considérables
Le producteur laitier Charles Perreault est l’un des agriculteurs qui pâtissent de cette délinquance des motoneigistes. « Sur nos propres terres, nous n’autorisons pas le passage des motoneiges, mais sur certaines autres qu’on loue, oui. Ça n’arrive pas souvent, mais quand c’est le cas, c’est vraiment désagréable. Je dirais que dans les cinq dernières années, c’est peut-être arrivé deux fois et quand j’ai constaté ces débordements, j’ai exigé du club de motoneige qu’il installe des cordes le long des pistes et si ça ne suffit pas, ce sont des clôtures à neige », a expliqué le producteur de Brébeuf.
Il a enchainé en mentionnant que « le club d’ici a vraiment une belle collaboration avec les producteurs et accorde une attention particulière à ce qui touche aux droits de passage qu’il ne veut pas perdre. (…) Moi, je demande toujours à ce que les pistes suivent le périmètre des champs. La partie la plus productive d’un champ est le centre et il ne faut pas l’endommager. Si je donne l’exemple du blé d’automne, le passage dans les champs en vient à détruire les racines et les cultures ne poussent plus. »
Effectivement, le passage de motoneiges au milieu des champs nuit à la production de nombreuses récoltes. Selon les explications de l’Union des producteurs agricoles, « le cycle annuel de gel et dégel se passe dans le contexte d’une couverture de neige intacte qui agit comme couche isolante, limitant la pénétration du gel dans le sol. Une neige compactée, comme sous un sentier de motoneige ou sous les traces d’un motoneigiste délinquant, perd cette qualité isolante, occasionnant une plus longue période de dégel au printemps, ce qui a pour effet de retarder et raccourcir la saison de croissance. Cette situation peut entrainer une perte de récolte de 25 et 50%. »
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