Une dure année pour les sports de combat
Le nord des Laurentides est un des rares endroits au Québec où l’on puisse encore pratiquer des sports de combat, étant donné qu’il s’agit d’une zone orange. Les enseignants d’arts martiaux de la région sont conscients de leur chance, mais vivent néanmoins des temps durs.
Ça semble faire une éternité, mais à la mi-juillet, alors qu’on assistait à une embellie de la situation de la COVID-19 au Québec, le gouvernement provincial a autorisé la reprise des sports de combat. C’est à ce moment-là que Brad Charlebois, de Taekwon-Do Mont-Tremblant, et Christophe Panizzi, de Karaté Sunfuki Sainte-Agathe, ont pu reprendre leurs activités.
« Nous sommes des travailleurs autonomes, rappelle M. Panizzi. Pendant toute la première vague, on n’a reçu aucune aide des gouvernements. On n’avait plus de revenus, mais on continuait à devoir payer le loyer, le chauffage, tout ça. On a finalement pu reprendre en s’adaptant au contexte sanitaire, et depuis, on est doublement prudent. Heureusement pour moi, j’ai un grand dojo, donc on a pu réussir à créer des espaces pour que personne ne se croise. Mais j’ai dû réduire ma capacité à 22 élèves par groupe maximum. »
Brad Charlebois abonde dans le même sens. « Depuis qu’on a rouvert à la mi-juillet, on est plus en mode survie, dit-il. On a plus de frais, mais moins de clients. Avant, je donnais des cours à 25 personnes à la fois, maintenant, je me limite à un maximum de 11, pour garder une distanciation sociale de 2,5 m. Je dois donc donner deux fois plus de cours pour le même nombre d’élèves. »
Populaire malgré la COVID
Les deux maîtres se sentent toutefois bien chanceux de pouvoir encore opérer leurs écoles. Au moment d’écrire ces lignes, au début décembre, sur les 40 écoles de karaté Sunfuki au Québec, 35 sont fermées, car elles sont en zone rouge. La situation est semblable pour tous les arts martiaux. « On est très chanceux ici de pouvoir demeurer ouvert », convient Christophe Panizzi.
Ces sports sont aussi plus facilement adaptables à la COVID-19 que d’autres. S’il est bien sûr exclu d’organiser des combats, il est toutefois facile d’isoler chaque élève dans un « carré » où il peut pratiquer ses techniques et enchaînements de coups dans le vide. « Parce qu’il n’y avait plus de partenaire et que ça leur manquait, j’ai fourni un sac de frappe aux élèves, chacun dans son carré. Comme ça, ils peuvent se défouler », glisse Brad Charlebois.
Peut-être justement en raison de ce besoin de se défouler, l’instructeur de taekwondo dit avoir encore une bonne demande, même s’il a dû mettre sur la glace son programme pour les 6 ans et moins. « On sent que les gens apprécient, ils ont besoin de bouger », clame-t-il.
Même constat chez Christophe Panizzi, qui a vu ses inscriptions se maintenir, même s’il a perdu plusieurs clients qui demeurent à Saint-Donat, passée en zone rouge en novembre. « C’est dommage, car la demande est là, mais je n’ai pas d’argent pour investir, confie-t-il. J’ai dû abandonner mon projet d’école à Sainte-Adèle en raison de la pandémie. Présentement, je couvre mes frais, mais je ne fais pas d’argent. »
Il dit voir plusieurs nouveaux venus se joindre à son école de karaté, et de tous les âges. Il est d’ailleurs impressionné par les tout-petits, qui se montrent très disciplinés. « On voit que les parents ont fait un bon travail en amont pour les conscientiser à l’importance de respecter les règles », conclut-il.
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