Quand l’humour devient une affaire sérieuse
En tant qu’humoriste de la relève, il a vécu la tournée des bars ainsi que les soirées à petit cachet. « On se faisait payer l’essence et puis une bière », dit Claude Desjardins. Rencontre avec l’homme derrière Humour Tremblant.
« Avant l’humour, j’étais représentant dans la vente de bière. J’ai fait l’École nationale de l’humour assez vieux. J’avais 33 ans quand j’ai gradué en 2003. Mes collègues, c’étaient tous des petits jeunes », explique Claude Desjardins.
Chemise à carreaux, casquette et mallette, l’homme d’affaires prend le temps d’expliquer son parcours, mais aussi de parler de l’univers de l’humour. « Par année, il y a une douzaine d’humoristes qui font partie de la cuvée de l’École, et c’est comme ça depuis 1988. Alors ils en ont craché des humoristes sur le marché ! Mais sur ces douze-là, si tu regardais l’album de finissants de chaque année, tu reconnaîtrais seulement 2 ou 3 noms. Des Maxime Martin, Martin Matte ou Mario Jean. » Les autres ? Plusieurs ont abandonné. D’autres sont encore là, sans être sous les feux de la rampe.
La piqûre
Claude Desjardins est venu à Mont-Tremblant en visite. Il découvre alors un lieu pratiquement vierge d’offre humoristique. Une terre à conquérir. Il loue l’Église du village et fait venir trois humoristes de la relève pour une soirée dont il assure l’animation. « C’est là que j’ai eu la piqûre, dit-il. C’est le fun Tremblant, il y a quelque chose à faire ici ! » Et ce n’était qu’un début.
Une fois par mois, depuis bientôt cinq ans, la salle qui se trouve au-dessus de la brasserie La Cage se transforme en véritable cabaret de l’humour: deux artistes moins connus et un qui commence sa percée défilent devant public restreint le tout dans une ambiance de «stand up comedy club» à l’américaine ». Pas d’entracte et service aux tables, explique celui qui porte une attention qu’il qualifie lui-même de maniaque aux détails de l’organisation.
Nouveau projet à La Conception
Claude Desjardins a hâte de parler de son nouveau projet: les Galas Humour Tremblant qui se tiendront cet automne à l’ancienne église de La Conception. C’est la grandeur de la salle qui le met au défi: 425 places. « Je suis dans le milieu depuis 15 ans. Je connais ceux qui sont sur la coche et je monte un line up varié. Le public y trouvera son compte. » Mais ce n’est pas sa seule promesse.
« À 25 $ par personne, c’est une sortie pas chère. Et ça, je peux te garantir qu’il n’y en a pas de show de cette qualité ailleurs dans la région. C’est soit des petites soirées dans un bar où c’est un peu douteux ou c’est le gros one man showdans la grande salle à 55 $ le billet. » Pour lui, l’humour doit être accessible pour un public local, et c’est là qu’Humour Tremblant se situe.
Claude Desjardins est volubile. Entre remercier ses commanditaires, le public et un certain partenaire born and raised in Tremblant, il parle de tous les autres événements d’humour qu’il produit ou distribue avec sa compagnie. Il n’oublie pas de glisser un mot sur sa petite famille, le village où il s’est installé, et la vie qui passe. « Je vais avoir 50 ans cet hiver. En faisant plus de production, j’ai mis de côté mon rêve d’avoir mon propre spectacle. Alors je souhaite m’offrir une salle avec juste moi qui fait 90 minutes de mon matériel. J’ai déjà le nom: Jamais trop tard. Dans le fond c’est vrai, il n’est jamais trop tard. »
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