«Je me sens un peu pris en otage» -Michel Matte
Michel Matte est furieux. Le 9 septembre, on lui a annoncé que son prochain traitement de chimiothérapie à l’hôpital de Sainte-Agathe serait reporté. Quand il a répondu que la nouvelle date ne lui convenait pas, on lui a répondu que s’il ne venait pas, il n’aurait pas de traitement.
« C’est aberrant! J’ai une vie en dehors du cancer, je l’organise en fonction de mes traitements », dénonce le résident d’Arundel, qui est traité en oncologie depuis 2007, d’abord pour un cancer du côlon, puis des taches sur les poumons.
Le 9 septembre, il s’est fait appeler, à peine une heure après sa prise de sang habituelle du vendredi avant son traitement du lundi, par le CISSS des Laurentides. On lui a dit alors qu’à cause d’un nombre élevé de patients et un manque de personnel, on ne lui donnerait pas sa chimiothérapie comme d’habitude le lundi matin, mais plutôt le mercredi.
Or, M. Matte a un autre rendez-vous médical prévu cette journée-là, dans un autre établissement de santé. Il préférerait ne pas le reporter, et en fait part à la dame au bout du fil. « Elle m’a répondu que si je ne venais, je n’aurais pas mon traitement. Mon médecin m’avait pourtant spécifié que je devais retourner en faire un le 12 septembre sans faute. J’ai eu beau dire tout ça, on m’a répondu que c’était impossible de me passer lundi », témoigne le patient.
« Tout le monde a été mis au pied du mur »
Étonné de ces propos, M. Matte a appelé différents cadres du CISSS des Laurentides pour se plaindre et tenter d’obtenir un accommodement. Or, il s’est frappé à un mur partout où il a appelé. On l’a même prévenu que ce genre de situation pourrait se reproduire dans l’avenir. Il a donc fini par réorganiser son horaire en conséquence, mais dénonce la situation.
« Pour la première fois, ma conjointe Nicole ne pourra pas m’accompagner, parce qu’elle aussi, elle s’était organisée en fonction que mon traitement était lundi. J’aime l’avoir avec moi, parce qu’elle pose des questions et prend de l’information pour moi, en plus de me conduire à l’hôpital », déplore-t-il.
Michel Matte assure qu’il n’en veut pas au personnel de l’Hôpital laurentien. Il sait, du fait qu’il y va souvent, qu’il est débordé et fait l’impossible dans les circonstances. C’est plutôt contre la direction qu’il en a.
« C’est la première fois que ça m’arrive depuis 2007. Je me sens un peu pris en otage là-dedans. Le pire, c’est qu’on m’a dit au téléphone que je n’étais pas le seul à avoir vu son traitement reporté. Tout le monde a été mis au pied du mur, les patients et le personnel aussi », conclut-il tristement.
« Monsieur Matte a raison d’être furieux »
La présidente du Comité des usagers des Sommets, Jacinthe Normand, se porte à la défense de Michel Matte. La dame, qui vise avec le Comité des usagers à protéger les droits des patients et de leurs proches, de La Minerve à Sainte-Adèle, croit que l’homme a été traité de façon très cavalière.
« Les usagers ont des droits, souligne-t-elle. Avec la nouvelle réforme du système de santé, on nous rabat les oreilles que le patient sera désormais considéré comme un partenaire dans son traitement. Le personnel médical doit discuter avec lui et tenter de l’accommoder autant que possible. Voici un cas flagrant qu’au-delà des beaux discours, ce n’est pas le cas. »
Selon Mme Normand, avec le long congé de la fête du Travail, il y avait probablement une liste d’attente trop élevée pour les traitements d’oncologie à Sainte-Agathe, ce qui a sûrement obligé cette décision de reporter plusieurs traitements. « Quelqu’un a donné une directive et les autres l’ont appliqué sans tenir compte des réalités des patients. M. Matte a raison d’être furieux. La manière dont ça s’est fait, c’est inadmissible! », martèle-t-elle.
Élargir les plages horaires
Selon Mme Normand, deux droits de Michel Matte ont été lésés ici: le droit d’être informé à l’avance de tout changement dans ses traitements et le droit de participer à son plan de traitement, c’est-à-dire qu’on prenne en considération ses besoins plutôt que de lui imposer une journée sans lui laisser le choix.
La présidente du Comité des usagers des Sommets avance également que le CISSS des Laurentides devrait faire preuve de plus de flexibilité dans ses services d’oncologie. Elle rappelle que pour les traitements d’hémodialyse, les plages horaires ont été élargies face à la grande demande pour ceux-ci dans la région. « Les patients peuvent obtenir des soins le soir et la fin de semaine. Pourquoi ça ne pourrait pas se faire en oncologie aussi? », s’interroge-t-elle.
Jacinthe Normand rappelle en terminant que le ministre de la Santé Gaétan Barrette s’était engagé à ce que la centralisation des services dans les nouveaux Centres intégrés de la santé et des services sociaux n’ait aucun impact sur les patients. « Il ne faut pas que l’équilibre budgétaire se fasse au détriment de l’accès aux soins », conclut-elle.
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