Mathieu Therrien part sur son voilier pendant un an
Le résident de Brébeuf Mathieu Therrien s'apprête à partir sur son voilier pendant un an. L'homme de 34 ans lèvera l'ancre à Oka, le 25 juin, pour un aller-retour jusqu'aux Bahamas.
Le natif de Mont-Tremblant qui a commencé à naviguer à la voile il y a à peine cinq ans, s’embarque à bord du Vertige, un voilier de 25 pieds, pour un trajet qui le mènera sur le lac des Deux Montagnes, puis au lac Saint-Louis, au fleuve Saint-Laurent, à la rivière Richelieu, au lac Champlain, au fleuve Hudson et à l’océan Atlantique, jusqu’aux Bahamas et peut-être plus loin si son échéancier le permet.
L’aventurier raconte avoir toujours entretenu une fascination pour les bateaux. «En 2011, j’ai mis la main par hasard sur un livre à propos de la voile. J’ai eu la vraie piqûre», affirme-t-il.
Quelques mois plus tard, il acquiert un voilier du 18 pieds qu’il transporte au lac d’Argent, dans la Zec Mitchinamecus.
Pendant deux étés, il apprend à naviguer sur le lac. Il se gorge de navigation, mais il se lasse aussi. «J’en avais assez de tourner en rond sur la même étendue d’eau», explique-t-il.
Rêve d’un long périple
Déjà, il rêve d’un long périple sur l’océan. Il prend connaissance de l’expédition de trois Montréalais qui, en 1956, ont traversé l’océan Atlantique sur le radeau L’Égaré, une construction artisanale en bois rond.
Il va jusqu’à rencontrer le dernier survivant de l’expédition, Henri Beaudout, avec qu’il a un long entretien.
Il renonce toutefois à son projet. «J’avais besoin de cèdre rouge pour construire un radeau solide. Il aurait fallu que j’en fasse venir de Colombie-Britannique, ce qui aurait coûté très cher», explique-t-il.
L’aventurier décide de changer ses plans et il opte pour un long voyage en voilier. Il transporte son voilier sur le lac Champlain et parfait ses connaissances sur le lac et dans une école de navigation de Valleyfield. Puis, il s’embarque comme second d’un équipage de quatre pour un périple de 30 jours jusqu’à Nassau.
«Ces 30 jours m’ont transformé. Mes priorités ont changé. J’avais été jusque-là quelqu’un de matérialiste. Après, je me suis débarrassé de mes biens superflus. Je ne voulais plus attendre la retraite et mourir avant d’avoir réalisé mes rêves», souligne-t-il.
Les deux premiers mois avec ses enfants
La première étape du projet de Mathieu Therrien a été d’acheter un voilier plus résistant. Il a acquis pour 8500$ Le Vertige, un voilier qu’un navigateur expérimenté de la région de Montréal avait construit de ses propres mains.
«Je l’ai retapé et amélioré pour le défi à venir. Il avait besoin d’un peu d’amour, mais c’est une bonne construction», explique-t-il.
Au cours des deux dernières années, Mathieu a préparé les détails de son expédition. Il a mis de côté une partie des salaires de son travail à l’entreprise de tonte de gazon et de déneigement de son père. Il a loué sa maison et, maintenant, il est fin prêt à partir.
Les deux premiers mois du périple s’effectueront en compagnie de ses trois enfants: Raphaël, 8 ans, Nathan, 6 ans, et Daphnée, 4 ans.
«Mes deux aînés ne font que parler de ça, ils ne tiennent plus en place. La petite dernière n’est pas assez vieille pour réaliser tout à fait», relate-t-il.
À New-York, leur mère dont il est séparé viendra les chercher pour un retour dans la région à temps pour la rentrée des classes.
«Les deux premiers mois, je les vois comme des vacances spéciales avec mes enfants. Après ce sera mon périple en solitaire, une occasion de me retrouver avec moi-même, de méditer, de faire un pèlerinage intérieur», affirme-t-il.
Tout au cours de son aventure, Mathieu Therrien va tenir un journal de bord avec photos qu’il va publier sur sa page Facebook. Les gens pourront ainsi l’accompagner à distance en tapant: «Les aventures d’une voile».
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