Le Regroupement folklorique de la Rouge garde les traditions vivantes
Depuis la Révolution tranquille, les Québécois ont massivement tourné le dos à leur passé pour embrasser la modernité. 60 ans plus tard, certains irréductibles continuent toutefois de diffuser les danses et airs musicaux d’antan.
Alors qu’autrefois, la culture traditionnelle se passait dans la famille, aujourd’hui, c’est le travail d’organismes à but non lucratif, comme le Regroupement folklorique de la Rouge. Basé à Huberdeau, celui-ci a pour objectif de la promouvoir dans la MRC des Laurentides.
Son président et fondateur, Jean-Guy Riendeau, tient le fort depuis maintenant 20 ans. « C’est en 1999 qu’on a créé le Regroupement, raconte-t-il. C’est parti d’une suggestion de mes amis de Valleyfield, avec qui je faisais de la musique traditionnelle avant ma retraite. Ils m’ont encouragé à développer le potentiel d’Huberdeau et les alentours, car au nord de Mirabel, il fallait se rendre à Mont-Laurier pour avoir une association de musique et danse folklorique. »
Appuyé par plusieurs musiciens et danseurs folkloriques bien connus dans la MRC des Laurentides, M. Riendeau a mis sur pied un organisme qui, rapidement, s’est imposé sur la scène traditionnelle locale. Pendant une quinzaine d’années, le Regroupement a organisé autour de 50 événements par année: soirées de danse, spectacles, etc.
Malheureusement, depuis quelques années, la relève n’est pas au rendez-vous, alors l’association a dû réduire ses activités.
« La passion est encore là, mais quand on vieillit, on a moins d’énergie! On a encore une vingtaine de musiciens qui participent aux activités de façon assidue quand même, mais côté danse, c’est plus difficile depuis quelque temps », confie M. Riendeau. En date de 2019, le Regroupement comptait encore 55 membres.
Les jeunes à la rescousse
Si plusieurs prédisent la fin de la musique traditionnelle avec la mort des aînés dans nos communautés, M. Riendeau refuse, pour sa part, d’y croire. « C’est une musique qui a tendance à disparaître, mais on sent un retour de l’intérêt pour cette musique-là chez les jeunes », dit-il.
Un avis que partage Douglas Talbot, président du Réseau Québec Folklore. Il constate que beaucoup d’étudiants en musique dans les villes reviennent au « trad », d’un bout à l’autre de la province.
« Ça fait partie de nos racines profondes, dit-il. Souvent, plusieurs ont entendu ça plus jeunes et veulent y revenir une fois adultes. On voit aussi, lors des soirées dansantes qu’on organise, qu’on a de plus en plus de familles qui viennent avec leurs enfants. C’est souvent là qu’ils ont la piqûre, ils réalisent toute la joie et le bonheur qu’apportent cette musique-là et ces danses-là. »
Un patrimoine à préserver
Chose certaine, même si l’âge moyen des membres du Regroupement folklorique de la Rouge est élevé, certains plus jeunes se font un point d’honneur de participer à ses événements. C’est le cas notamment de Julie Maurier, originaire de Saint-Jovite.
« Adolescente, j’assistais à des danses avec un calleur, confie-t-elle. Je suis partie en-dehors de la région, mais quand je suis revenue, il y a quelques années, j’ai rejoint le Regroupement. »
Grâce à cette association, en plus de renouer avec la danse folklorique, Mme Maurier joue maintenant des « reels » au violon et chante de multiples chansons traditionnelles. Elle se dit fière de maintenir ce patrimoine culturel.
Le Regroupement folklorique de la Rouge tient chaque lundi, sauf l’été, des danses gratuites à la salle Louis-Laurier de l’hôtel de ville d’Huberdeau, de 19h30 à 21h30. Tous y sont bienvenus.
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