Les travailleurs de la DPJ montent au front
Le décès récent d’une fillette à Granby, des suites de mauvais traitements et alors qu’elle était suivie par la Direction de protection de la jeunesse (DPJ), a relancé le débat sur les ressources nécessaires pour protéger les enfants dans de telles situations au Québec.
C’est dans cette optique que le syndicat représentant les travailleurs de la DPJ, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), a rencontré le 8 mai le conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides. L’APTS tenait à rencontrer la direction pour faire état des conditions dans lesquelles évoluent les travailleurs de la DPJ dans la grande région des Laurentides.
« Les intervenants ont de la pression pour faire diminuer les listes d’attente. On leur demande d’aller plus vite et d’en prendre plus. Ça a un impact sur la qualité des services donnés. Moins de temps avec chacun des clients engendre plus de risques d’en échapper », affirme Catherine Bonneville, directrice à l’exécutif de l’APTS des Laurentides et responsable du dossier de la direction jeunesse.
Selon Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS, cette pression est surtout due au manque de travailleurs. Elle a rappelé qu’en août 2017, 14 postes d’éducateurs ont été coupés dans les Laurentides, alors que la région connait une hausse importante de sa population, ce qui amène aussi une augmentation des signalements. « On constate un gros roulement de personnel et surtout, un épuisement des intervenants. On leur demande sans arrêt de faire plus avec moins », avance-t-elle.
Bonne écoute du CISSS
Selon Julie Lemieux-Côté de l’équipe des communications et des relations publiques du CISSS des Laurentides, la région « a reçu 10 460 signalements pour l’année 2018-2019, soit 1000 de plus que l’an dernier. Nous sommes donc conscients que le travail exercé au quotidien est délicat et que les cas s’alourdissent. C’est pourquoi le CISSS des Laurentides met en place différents moyens pour pallier aux charges de cas qui sont élevées, tels qu’un processus d’embauche de façon continue de tout type d’emploi, la mise en place de 12 postes en surcroît, avec garantie d’heures, et l’accès au temps supplémentaire volontaire. » À l’heure actuelle, la DPJ compterait 66 postes équivalent à temps complet sur le territoire de Mont-Laurier à Sainte-Thérèse.
La question de l’autonomie
Pour l’APTS, la centralisation provoquée par la création des CISSS a porté atteinte aussi à l’autonomie professionnelle des intervenants de la DPJ. Selon Marie-Ève Meilleur, « on ne sait plus à qui se référer, la direction elle-même a tellement de choses à gérer qu’elle ne sait pas ce qui se passe sur le terrain. »
À ses yeux, la solution passe par deux choses: d’abord, réinvestir massivement dans les services sociaux pour remettre plus de travailleurs à la base du système. Ensuite, revoir la Loi de la protection de la jeunesse, car il y aurait trop de règles qui alourdissent le processus. « Pour éviter une tragédie comme celle survenue à Granby, il faut plus de gens sur le terrain et plus d’autonomie. L’un ne peut pas aller sans l’autre », avance-t-elle.
Suite à la rencontre avec le conseil d’administration, Mme Meilleur dit avoir senti la direction sensible à leurs demandes. Une structure favorisant davantage le travail d’équipe devrait notamment être mise en place.
Liste d’attente
Le CISSS a déposé deux demandes d’aide financière au ministère de la Santé et des Services sociaux, l’une en février et l’autre en mai, afin d’éliminer la liste d’attente à l’évaluation d’ici le mois de septembre prochain. Rappelons que selon l’APTS, les Laurentides seraient la troisième région, à la grandeur du Québec, où le délai moyen d’attente serait le plus élevé. Il faudrait en moyenne 28,38 jours pour évaluer un signalement dans les Laurentides, versus 26,2 jours au niveau de la province. Seules l’Estrie et la Mauricie-Centre-du-Québec enregistrent des délais d’attente plus longs.
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