« Il faut cesser de mettre les femmes dans une case »
Dominique Laverdure a choisi de se lancer en affaires pour vivre à Mont-Tremblant: 15 ans plus tard, son entreprise est florissante.
Elle a bâti avec ses associés Rouge Marketing, qui au départ n’était qu’une modeste agence de marketing et de communication intégrée et multiplateforme. D’un petit bureau comptant deux personnes à Mont-Tremblant, l’entreprise a pris un essor incroyable: elle a maintenant pignon sur rue à Montréal et au début de l’année, il a été annoncé qu’un troisième bureau verrait le jour, cette fois en France.
« C’est arrivé presque par hasard, confie Mme Laverdure. À Noël, je soupais avec un ami français installé au Québec, Stéphane Boulengeot. Il m’a annoncé qu’il retournait vivre de l’autre côté de l’Atlantique et qu’il se cherchait un projet à mener là-bas. De fil en aiguille, je lui ai proposé de lancer une antenne de Rouge pour nous ouvrir au marché européen, d’autant qu’on a récemment décroché un contrat à Rennes, en France. Après les Fêtes, il m’a rappelé pour me dire qu’il embarquait. »
M. Boulengeot est donc devenu actionnaire à 49% du bureau français de Rouge, les 51% restants allant aux patrons actuels de la boîte. Comme une employée de l’entreprise travaillait déjà de Paris, l’arrimage s’est fait sans anicroche. « Je suis très fière que Rouge s’exporte, car on sent plusieurs opportunités d’affaires en France auprès de compagnies qui veulent s’en venir au Québec, mais il faut avoir quelqu’un sur place, qui comprend la culture entrepreneuriale française et qui peut faire du démarchage pour décrocher des contrats », déclare Dominique Laverdure.
Choisir l’équilibre
Lorsque la jeune entrepreneure a choisi de tout quitter à Montréal pour se lancer en affaires dans le nord, en 2004, elle était loin de se douter qu’un tel succès l’attendait. « Je suis partie d’abord et avant tout, car c’était impossible pour moi de rentrer au bureau à 7h le matin et de partir à 8h le soir, comme on me demandait de le faire. Je venais de devenir maman et concilier le travail et la famille était primordial pour moi. Je voulais profiter de la vie maintenant, pas à 55 ans une fois que j’aurais une montagne d’argent », raconte-t-elle.
Mont-Tremblant lui a également apporté un équilibre dans sa vie: se décrivant elle-même comme une femme intense ayant besoin de constamment se dépasser, sa venue dans le nord lui a permis d’éviter le piège dans lequel elle se sentait glisser: celui de vouloir faire tout. « À Montréal, il y a toujours un lancement, un événement où tu peux aller. À Mont-Tremblant, je peux travailler et skier, et rendu au soir, c’est tranquille, je n’ai pas l’impression de ne rien rater tandis que je m’occupe de ma fille », confie-t-elle.
Aucune différence
Quand on demande à Dominique Laverdure si elle a senti qu’elle avait rencontré plus d’obstacles dans sa carrière parce qu’elle est une femme, sa réponse étonne: « Pas du tout. Je n’ai jamais fait la différence entre hommes et femmes dans le monde du travail. À mes yeux, ce n’est pas une question de genre: c’est une question de type de personnalité. Certains hommes vont manquer d’assurance dans la vie alors que des femmes, au premier rang les féministes qui sont passés avant nous, vont défoncer des portes. »
Elle ajoute qu’elle n’aime pas le modèle des groupes réservés exclusivement aux femmes. « Je trouve que c’est de reproduire le modèle des tavernes du temps qui étaient juste pour hommes. On n’est plus là maintenant. Côtoyons les hommes et remettons-les à leur place s’ils sont déplacés. Ce n’est plus la majorité de toute façon. Prends l’exemple de Gilbert Rozon: il a tout perdu parce que des hommes ont trouvé ce qu’il a fait inacceptable et ont choisi de ne plus faire affaire avec lui. »
L’importance de déléguer
Dominique Laverdure reconnaît qu’en général, les hommes se remettent moins en question que les femmes. Dans un milieu comme celui des affaires, cela présente un certain avantage. « J’ai déjà été gênée de demander une augmentation de salaire, confie l’entrepreneure. On dirait que les femmes, souvent, on pense plus aux collègues et on se demande pourquoi on gagnerait plus qu’eux, alors que les hommes sont peut-être moins là-dedans. Je crois que c’est sociétal, mais ça change. » Elle ajoute que le meilleur modèle d’affaires, à ses yeux, est d’avoir un homme et une femme à la tête d’une entreprise.
« Si j’avais un conseil à donner à une femme qui se lance en affaires, c’est d’abord de trouver ton idée et de bâtir là-dessus, évidemment, mais surtout de savoir t’entourer. Il faut trouver un équilibre: ce n’est pas sain de travailler 100 heures par semaine, passionnée ou pas. Les pères sont présents maintenant pour les enfants, les hommes ont les mêmes enjeux. Tu n’as pas à travailler deux fois plus fort qu’un homme pour faire ta place », conclut-elle.
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