Chantale Jeannotte n’a jamais cessé d’y croire
Emportée par un véritable tourbillon après sa victoire électorale surprise qui en fait la nouvelle députée de Labelle, Chantale Jeannotte a tenu à se ménager un petit moment pour aller voir sa mère âgée de 93 ans à Boucherville. Cette rencontre a sans doute été pour elle l’intermède le plus émotif du présent chapitre irréel.
La nouvelle élue n’a pas pu se retenir de pleurer en relatant cette rencontre, lors de l’entrevue avec L’information du Nord jeudi (4 octobre). « Ma mère a grandi dans une famille (la famille Simard) de 12 enfants à Dolbeau au Lac-Saint-Jean, où il n’y avait même pas l’eau courante à la maison. Elle nous a transmis l’importance de la famille et de l’éducation. Elle reste encore aujourd’hui une passionnée de politique», relate avec émotion Chantale Jeannotte, qui a pour sa part grandi à Montréal-Est et au chalet de Saint-Côme, dans Lanaudière.
« Je suis la cadette de cinq enfants. Je crois que j’ai été plus choyée que mes frères et sœurs, par ces derniers autant que par mes parents », dit-elle.
L’enfant chérie était aussi une élève modèle, brillante. « J’ai été la présidente de son école primaire, une duchesse du carnaval qui suivait des cours de piano et de chants, au point d’aller même chanter à la télévision à l’âge de 7 ans», dit-elle sans pavoiser.
Un rêve d’être comédienne
Après le secondaire, elle s’inscrit au Conservatoire LaSalle dans le programme de science de la parole. « J’avais 17 ans et un rêve d’être comédienne », dit-elle avec une étincelle dans les yeux.
C’est aussi durant cette période qu’elle vit ce qu’elle considère alors comme le « premier échec de sa vie ». « J’ai passé des auditions à l’École nationale de théâtre, mais on ne m’a pas retenue. J’ai eu beaucoup de difficulté à l’accepter », dit-elle.
Une fois la déception du refus de l’École nationale de théâtre surmontée, elle s’inscrit au baccalauréat en science politique à l’Université de Montréal. « Je m’intéressais à la politique de l’angle d’un politicologue et non pas de manière partisane. Je voulais être comme mon idole Madeleine Poulin (journaliste Radio-Canada) », relate-t-elle.
Après un séjour à Paris où elle suit des cours à La Sorbonne, la jeune diplômée obtient l’emploi souhaité de journaliste à Radio-Canada, à Edmonton, où elle y vit pendant un an avec son conjoint Marc Lemay, un grand sportif de Mont-Tremblant dont elle tombée amoureuse pendant ses études.
Son conjoint décroche un emploi à la fonction publique fédérale à Ottawa où le couple s’installe. Après une intense réflexion, elle se résout à abandonner le journalisme pour une carrière à la fonction publique. C’est finalement le Bureau du Conseil privé, le siège du mandarin de la fonction publique fédérale, qui la contacte et l’embauche. Elle quitte le poste pour un nouveau défi après deux ans et demi. « Je voulais un travail plus près des opérations. Je me suis retrouvée à Patrimoine Canada puis à Développement Économique Canada », dit-elle
C’est finalement dans le cadre de ce travail de conseillère en développement économique qu’elle a découvert un Québec qui lui était méconnue. « J’ai œuvré avec les organismes comme les SADC et les CLD et je me suis retrouvée en contact avec les municipalités et les MRC du Québec. J’ai constaté des réalités régionales très différentes les unes des autres », relate-t-elle.
À travers cette vie professionnelle mouvementée à Montréal et à Gatineau, Chantale Jeannotte a toujours trouvé un point d’ancrage pendant les fins de semaine et les vacances à Mont-Tremblant.
« C’est allé me chercher lorsque les gens me disaient durant la campagne électorale que je n’étais pas quelqu’un de la place. Mon conjoint vient d’une famille très enracinée à Mont-Tremblant. J’y ai passé toutes mes fins de semaine et mes vacances depuis 30 ans avec mes deux enfants sportifs», mentionne-t-elle.
Un destin qui se dénoue
Son existence a pris un nouveau tournant en 2011, d’abord subtilement en apprenant à la radio la formation de la CAQ, un nouveau parti politique.
En 2017, elle apprend que La CAQ cherche un candidat dans Labelle, alors qu’elle sent le besoin d’un nouveau défi. Elle signale son intérêt et François Legault la convoque à une entrevue. On la choisit et elle prend sa carte de membre du parti en novembre 2017.
Moins d’un an plus tard, Chantale Jeannotte se retrouve dans la bataille électorale. « Je n’avais jamais fait de campagne électorale de ma vie », relate-t-elle.
Elle sent toutefois depuis un moment la vague de mécontentement à l’égard du gouvernement libéral et un vif désir d’un changement au profit d’un nouveau parti. Le fait que des personnes rompues aux campagnes électorales comme Jean Pominville, Anne-Marie Jasmin et Chantal Paradis se joignent spontanément à elle montre un mouvement de l’opinion publique. « Je leur dois beaucoup pour ma victoire », dit-elle.
La nouvelle députée de Labelle savait qu’elle se mesurait à Sylvain Pagé, un député sortant populaire, dans un bastion péquiste. Elle n’a jamais cessé d’y croire toutefois et, aujourd’hui, elle a l’impression que c’est en quelque sorte son destin tapi dans l’ombre qui se manifeste. « Je regarde en arrière et c’est comme si j’avais semé inconsciemment de petites graines tout au cours de ma vie qui me menaient à un poste de député », mentionne-t-elle.
Voir plus de : Actualités
La Chevrolet Corvette 2026 s’offre un habitacle revu et modernisé
En 2026, Chevrolet apporte à la Corvette quelques changements qui touchent principalement le réaménagement de l’habitacle.
Parcourir 12 000 km par an grâce à la recharge solaire?
Mercedes-Benz travaille à mettre au point une peinture solaire qui permettrait de recharger votre véhicule électrique et de parcourir jusqu’à …
Guillaume Massé arrêté pour traite de personne et proxénétisme
Les enquêteurs de la Sûreté du Québec, dans le cadre d’une enquête effectuée par l’Escouade intégrée de lutte contre le …