La pénurie de main-d’œuvre accable des entrepreneurs des Laurentides
Le découragement est vif chez nombre d'entrepreneurs de la région aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre. Ils trouvent inconcevable de voir se dérouler un boom économique dans les Laurentides sans pouvoir en profiter pleinement. La frustration est telle que certains songent à abandonner parce qu’ils s’épuisent en efforts de recrutement du personnel qui ne leur donne pas toujours satisfaction.
« Ce qu’on vit actuellement, c’est non seulement une pénurie de main-d’œuvre, mais une baisse de la qualité des employés. La discipline est plus difficile à établir. Notre clientèle en fait les frais », mentionne le propriétaire du restaurant Mike’s de Mont-Tremblant Jocelyn Lafrenière, un des entrepreneurs qui accepte de parler sans détour de la situation.
Selon lui, le portrait est à ce point mauvais que des restaurateurs pensent à se retirer et il admet être l’un de ceux-là.
« J’abats régulièrement des semaines de 50 ou 60 heures. Je me vois parfois obligé de faire de la livraison, la cuisine ou la vaisselle. C’en est à point, ou je songe à me réorienter après 28 ans. Le plus décourageant est de ne pas voir la lumière au bout du tunnel », mentionne le restaurateur.
Maxime Ménard voyait son restaurant Olives et Aromates régulièrement comble sur la rue Saint-Vincent à Sainte-Agathe-des-Monts. Si bien qu’il a décidé de déménager dans un local plus grand sur la route 117. C’était avant que la pénurie de main-d’œuvre s’abatte sur son entreprise.
« Il m’est arrivé d’être en déficit de huit employés, c’est 40 pour cent de mon effectif. J’ai opté pour des fermetures partielles les lundis et les samedis et dimanches midis afin d’alléger le fardeau pour mes employés. Toutefois, ça m’occasionne d’importantes pertes de revenus que j’ai évaluées à 15000$ par mois. Avec toute la main-d’œuvre qualifiée souhaitée, je pourrais présentement doubler mon chiffre d’affaires, affirme-t-il.
La quête constante d’employés force le jeune propriétaire de service de traiteur et de restaurants à consacrer un grand nombre d’heures au recrutement et à des tâches qui tiennent des ressources humaines.
« Toutes les heures que je passe à faire des ressources humaines, je ne me trouve pas dans ma cuisine », dit-il.
Possibilités de croissance ratées
L’actionnaire de l’entreprise Aluminium J. Clément et sa division Gouttières 2000 Patrick Murray peste aussi contre la pénurie de main-d’œuvre qui force l’entreprise à laisser passer une belle fenêtre d’opportunités de gonfler son chiffre d’affaires.
« Je pourrais ajouter deux équipes, mais je ne peux trouver personne pour travailler. Je manque surtout de chefs d’équipe. J’ai refusé des contrats pour l’automne et l’hiver. En ce moment, tout le monde se cherche des employés, on se cannibalise entre nous, c’est la bagarre pour les quelques employés », mentionne l’homme d’affaires, actionnaire de l’entreprise d’une soixantaine d’employés.
Les bons employés sont par ailleurs surchargés. On leur demande d’accomplir un grand nombre d’heures supplémentaires au risque de les épuiser et de les perdre à leur tour, dit-il.
Il y a de l’aide qui vient d’organisme comme la Corporation de développement économique de la MRC des Laurentides, sous forme de formation ou en établissant des contacts pour le recrutement de travailleurs étrangers en France et ailleurs, mentionne Patrick Murray.
« On sent qu’il y a une certaine mobilisation en marche dans la région et nous faisons notre bout de chemin en contactant des syndicats et des associations pour leur demander des pistes de solution. Cependant, en général, je trouve que d’autres régions sont plus réactives que la nôtre », explique-t-il.
Le recours aux travailleurs immigrants pourrait constituer une partie de la solution, d’ailleurs l’entreprise en compte quelques-uns. Cependant, il faudrait qu’il existe une structure pour les accompagner. « Il s’agit de trouver les façons de les accueillir », souligne l’entrepreneur.
Les grandes entreprises s’en tirent mieux
Dans les plus grandes entreprises, les employeurs semblent se tirer mieux d’affaires, même s’il y a des contrecoups chez eux aussi, indique le président du syndicat des employés à l’hôtel Fairmont Michel Clavette.
« L’an dernier, une de nos salles à manger a dû être fermée une journée par semaine. Tous les employés, même ceux qui comptent vingt ans de service doivent accepter de travailler de plus longues heures. Par contre, une chaîne comme Fairmont a l’avantage de pouvoir compter sur un grand bassin d’employés et de candidats à l’embauche », dit-il.
Le président syndical verrait d’un bon œil, en guise de partie de solution, l’implantation de cours liés à la restauration et à l’hôtellerie au Centre collégial de Mont-Tremblant. « Ça pourrait nous aider à recruter du personnel localement », soutient-il.
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