Une patiente veut qu’on prenne plus au sérieux la maladie de Lyme
« J’en suis rendu à avoir davantage peur du prix à payer à prendre mes médicaments que des conséquences de ne pas les prendre », affirme Sophie Legault, qui fait partie d’une liste qui s’allonge de personnes souhaitant qu’on accorde plus d’attention à la maladie de Lyme.
Officiellement cette Tremblantoise de 35 ans est atteinte de sclérose en plaques. Néanmoins, elle s’est rangée dernièrement dans le camp des patients sceptiques qui souhaitent qu’on se penche sur une nouvelle hypothèse que ses malaises puissent être causés par la maladie de Lyme. Celle-ci est provoquée par la piqûre d’un type de tique.
Dernièrement, Mme Legault comptait parmi le groupe de malades qui se sont rendus à l’Assemblée nationale du Québec, en compagnie du député de Labelle Sylvain Pagé, pour présenter une pétition. Comportant 9000 signatures, celle-ci demande la reconnaissance du problème urgent que la maladie de Lyme pose pour la santé publique et que les médecins privilégient le diagnostic clinique, plutôt que les tests, à toutes les étapes de la maladie. La pétition demande encore qu’une protection légale soit octroyée aux médecins prodiguant des soins hors protocole officiel et, enfin, la création d’un comité, incluant l’Association québécoise de la maladie de Lyme, pour veiller à l’instauration d’un plan d’action sur la maladie.
« Je suis très encouragée que notre pétition ait retenu l’attention de la Commission parlementaire de la santé et des services sociaux qui a promis de s’y pencher. Pour ma part, je peux dire que ça m’aide à voir de la lumière au bout du tunnel », a indiqué la mère de famille, lors d’une visite à L’Information du Nord.
D’un bureau de médecin à un autre
Une raie de lumière qui apparaît après un interminable tunnel de noirceur opaque pour Sophie Legault, qui a été diagnostiquée de la sclérose en plaques à 19 ans. C’était environ deux ans après avoir été prise d’une accablante fatigue. « Moi, la grande sportive, qui avait pratiqué tous les sports imaginables, me retrouvait soudainement dépourvue de toute énergie pour la moindre tâche quotidienne », se rappelle-t-elle.
L’histoire est classique et ressemble à une multitude d’autres racontées par des personnes qui se savent maintenant atteintes de la maladie de Lyme.
Dérivant d’un bureau de médecins à un autre où on lui a diagnostiqué tour à tour des problèmes au niveau du nerf sciatique, la dépression et la fibromyalgie, c’est finalement d’un neurologue de l’Hôpital général Juif de Montréal qu’elle a appris souffrir de sclérose en plaques.
« On m’a prescrit toutes sortes de médicaments qui avaient notamment pour effet d’affaiblir mon système immunitaire. J’ai eu toute la gamme des effets secondaires », a-t-elle raconté.
« Vers la fin, on m’a traitée comme si j’étais folle et on m’a envoyé en psychiatrie », ajoute-t-elle.
Finalement, le gouffre du désespoir a été tellement béant qu’elle a fait une tentative de suicide. « On peut dire que ça s’est avéré le fond pour moi. J’en suis ressortie plus forte », dit la Tremblantoise.
Obligée de se rendre aux États-Unis
Une émission d’affaires publiques à la télévision l’an dernier présentant le cas d’une femme atteinte de la maladie de Lyme a suscité beaucoup d’interrogations chez Sophie Legault.
Ça l’a persuadée de prendre rendez-vous avec une spécialiste de la maladie de Lyme établie à Plattsburgh, la docteure Maureen McShane. Sans recours à aucun des tests effectués ordinairement pour détecter la maladie, se basant uniquement sur un diagnostic clinique, la docteure McShane s’est dite convaincue que sa nouvelle patiente souffrait de la maladie de Lyme. Elle lui a prescrit des antibiotiques.
« Ce sont des antibiotiques assez accessibles et pas trop chers. J’ai constaté assez rapidement des améliorations au niveau de la motricité et de la douleur. Mais ne croyez pas que j’affirme être sur la voie d’une guérison. Je continue à consulter les médecins qui me considèrent toujours atteinte de sclérose en plaques. Eux me disent que je ressens actuellement un effet placebo. D’autres médecins ont traité les médecins comme le docteur McShane de charlatans. Ça, je n’y crois plus. Je demeure une patiente qui cherche des réponses », mentionne Sophie Legault.
Cette dernière conclut en disant souhaiter de tout cœur que les choses changent pour tous ceux qui souffrent en silence et qui n’ont pas les sommes d’argent nécessaires pour chercher des soins aux États-Unis (elle a elle-même payé 1500$ pour voir le médecin). « Des gens souffrent quotidiennement, le gouvernement a le devoir d’ouvrir les yeux », dit-elle.
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