Une taxe qui fait mal au Groupe Crête

  • Publié le 8 déc. 2025 (Mis à jour le 8 déc. 2025)
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Photo: Groupe Crête
Photo: Groupe Crête

À quelques semaines de Noël, des travailleurs de l’usine de sciage de Mont-Blanc devront faire preuve de résilience.

En octobre dernier entraient en vigueur des droits de douane supplémentaires de 10 % sur le bois d’œuvre imposés par le président américain Donald Trump. Ces 10 % supplémentaires imposés sur le bois d’œuvre font passer à 45 % le total des tarifs douaniers sur le bois canadien qui souhaitent franchir les frontières américaines.

Et les effets se font d’ores et déjà sentir ici dans les Laurentides. L’info s’est entretenu avec Sébastien Crête, le président du Groupe Crête qui nous a brossé un portrait de la situation.

Ce sont une partie des opérations qui sont affectées, on parle du sciage, du séchage et du rabotage. Les opérations de sciage cesseront pour une période de 12 semaines, une reprise est prévue pour le 22 mars. Durant cette période, les employés concernés pourront profiter du programme de travail partagé (voir encadré) et suivront une formation en machinerie de production. En ce qui concerne le séchage et le rabotage, les activités devraient reprendre dès le 19 janvier.

Ce sont une trentaine d’employés qui sont touchés. « Mais la grande majorité d’entre eux pourront profiter du programme de travail partagé et de la formation », précise M. Crête.

L’offre et la demande.

« Présentement, le marché est à terre, les tarifs de 45% sont insoutenables », ajoute le président. Il poursuit en précisant qu’il préfère profiter de cette période pour former ses employés plutôt que de faire monter aveuglément l’inventaire.

« Historiquement, au printemps, la construction reprend. On souhaite que la demande soit au rendez-vous. On suit les taux d’intérêt aux États-Unis, on souhaite que la FED continue de les abaisser. Ce qui aurait un effet sur les taux hypothécaires et ainsi redonner confiance aux consommateurs au sud de la frontière. »

Pour Sébastien Crête, tout est dans l’offre et la demande. « Oublions un instant cette taxe de 45%. Le marché s’ajuste à l’offre et la demande. Présentement il y a juste un peu plus d’offres que de demande, alors les prix sont à terre. Et à cela, on ajoute 45%. S’il y avait un déséquilibre entre l’offre et la demande. Plus de demande que d’offre, les consommateurs auraient un choix à faire. Présentement ils (les consommateurs américains) ne se posent pas la question tout simplement parce qu’il n’y a pas de demandes. C’est l’offre et la demande pures et dures, le libre marché, ça ne peut pas être plus clair que ça », conclut-il.

Interpeller les deux ordres de gouvernement

M. Crête interpelle autant le gouvernement provincial que le fédéral. « Au provincial, on n’a pas les conditions économiques pour opérer. Le régime forestier avec ses redevances forestières nous coûte une fortune. On est moins compétitifs que la province de l’Ontario, on a un très gros désavantage concurrentiel par rapport à la province voisine en ce qui concerne les coûts d’approvisionnement de la fibre. Au fédéral, il faut qu’ils puissent trouver un terrain d’entente avec les États-Unis, le premier ministre Carney doit négocier avec le président Trump.

Qu’est-ce que le travail partagé?

Le programme de Travail partagé mis en place par le Gouvernement du Canada permet aux employeurs et aux employés d’éviter des mises à pied lorsque survient un ralentissement temporaire des activités normales de l’entreprise et que le ralentissement est hors du contrôle de l’employeur. L’accord prévoit un soutien du revenu pour les employés admissibles aux prestations d’assurance-emploi dont l’horaire de travail est temporairement réduit pendant que l’entreprise se redresse. Tous les employés participant à l’accord doivent subir une réduction d’au moins 10 % de leur rémunération hebdomadaire normale pour respecter les termes de l’accord. L’accord de Travail partagé est un accord tripartite entre les employeurs, les employés et Service Canada. Les employés qui participent à un accord de Travail partagé doivent accepter de réduire leurs heures de travail; et de se partager équitablement le travail disponible pendant toute la durée de l’accord.

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