La massothérapie en oncologie : s’offrir un moment de répit

  • Publié le 4 oct. 2024 (Mis à jour le 13 avr. 2025)
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Cécile Moreschi


L’info a rejoint Johanne Latulippe, une massothérapeute d’expérience qui travaille pour l’organisme Palliacco et dispense aussi ses services au département d’oncologie et de soins palliatifs de l’hôpital de Rivière-Rouge.

Mme Latulippe révèle que la formation de base pour devenir massothérapeute au Québec nécessite 400 heures de formation, auxquelles il faut rajouter 300 heures supplémentaires de cours spécialisés pour œuvrer dans le domaine d’oncologie : « On passe par toutes sortes de sujets. Il faut aussi faire un regard sur soi-même, par rapport à côtoyer des gens très malades, voir si on est capable de faire ça. » Dans son travail, elle est constamment confrontée à la mort, à la maladie et à ses répercussions sur les proches de la personne atteinte de cancer.

Elle ajoute que certains massothérapeutes « se risquent à masser des gens qui ont le cancer, mais il y a quand même des choses importantes à savoir et à cibler selon les traitements en cours, comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie. »

Cancer du sein

Mme Latulippe explique que les soins doivent être particulièrement ajustés en cas de cancer du sein : « Certaines femmes doivent se faire enlever des ganglions et ce cas nécessite d’adapter notre geste de massage, au risque de créer un lymphœdème. La technique de drainage lymphatique permet d’éviter cette complication, mais ce ne sont pas tous les massothérapeutes qui la connaissent. »

Elle ajoute que ce n’est pas tant à l’annonce d’un diagnostic que les massages doivent être adaptés, mais plutôt avec les traitements qui vont suivre : « La chimiothérapie, par exemple, endommage beaucoup les tissus internes et il est nécessaire dans ce cas de proposer des massages plus superficiels.

Bienfaits pour les malades

Lors d’un massage, les personnes vivant avec un cancer expérimentent une pause dans leur routine : « C’est un moment qui appartient à la personne, un temps pour soi. Ce moment de détente et de relaxation aide à oublier la maladie pendant un petit moment. De plus, les malades se confient beaucoup. Notre écoute est précieuse. »

Il peut arriver toutefois que la réception des soins change selon l’évolution de la maladie et les périodes : « On oublie ça la première semaine après un traitement de chimiothérapie, car les personnes sont souvent mal en point et n’ont pas envie de se faire toucher. Il est préférable d’offrir un soin avant le traitement ou la deuxième semaine après. »

Encore trop peu de praticiens

Mme Latulippe déplore que les formations soient encore privées au Québec, et donc peu abordables. Elle enchaine en relatant que, depuis 10 ans qu’elle travaille en milieu hospitalier, le service doit sans cesse être augmenté à cause de la demande incessante de soins en massothérapie. De plus, même si les patients et les travailleurs de terrain comme les infirmières et les préposées apprécient ses services, « les massothérapeutes ne sont pas encore bien acceptés dans les hôpitaux. On n’a pas d’ordre règlementé comme les chirurgiens ou d’autres praticiens. »

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